Édition du 17 décembre 2024

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Négociations du secteur public

Négociations du secteur public : un monologue gouvernemental selon la CSQ

MONTRÉAL, le 29 mai 2020 - Représentant 125 000 membres touchés par les négociations du secteur public, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) affirme qu’il est plus que jamais urgent pour le gouvernement d’écouter les solutions qu’elle propose afin d’améliorer les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs en éducation, en enseignement supérieur ainsi qu’en santé et services sociaux, particulièrement pour s’engager dans l’après-crise et préparer la relance économique.

Devant le geste discutable du président du Conseil du trésor, Christian Dubé, d’amener la négociation sur la place publique en diffusant un copier-coller de son offre gouvernementale du 27 avril (qui est, à quelques détails près, un copier-coller de l’offre du 12 décembre), la CSQ constate que les négociations prennent les allures d’un monologue gouvernemental. « Plutôt que de s’asseoir pour écouter les solutions proposées par les syndicats qui représentent les travailleuses et les travailleurs, le gouvernement s’entête à imposer sa vision de l’organisation du travail », dénonce Sonia Ethier, présidente de la CSQ.

Face à cette situation, les membres de la CSQ ont profité de la tenue de leur conseil général des négociations, tenu mercredi, pour adopter une résolution dénonçant publiquement la proposition du gouvernement. Les membres ont également réaffirmé l’importance d’investir rapidement dans les réseaux scolaire et collégial ainsi qu’en santé et services sociaux.

Une contre-proposition de la CSQ demeurée sans réponse

La CSQ rappelle que, en réponse à l’offre décevante du Conseil du trésor, le 6 mai dernier, elle a soumis au gouvernement une contre-proposition qui respectait le cadre de négociation exigé par le gouvernement : convention de trois ans, prise en compte du nouveau contexte de crise et nécessité de répondre à l’urgence d’une valorisation des emplois dans la santé et l’éducation (la contre-proposition de la Centrale est accessible ici).

« Trois semaines plus tard, le gouvernement n’a toujours pas réagi à cette contre-proposition. C’est indigne d’un gouvernement qui prétend vouloir négocier sérieusement. Force est de constater qu’entre le royaume des licornes dépeint par le président du Conseil du trésor et ce qui se passe aux tables de négociation, il y a deux mondes », commente Sonia Ethier.

La présidente de la CSQ précise que ce n’est pas parce que le gouvernement répète son offre inacceptable trois fois de suite que cela la rendra meilleure. « Pour un gouvernement qui souhaitait un rythme de négociation "rapide et soutenu", c’est paradoxal. Notre contre-proposition est toujours sur la table et nous sommes en mode solution… devant un mur ! Encore une fois, ce gouvernement est déconnecté de la réalité du terrain », de dire Sonia Ethier. Cette dernière précise que, bien que seulement quelques dixièmes de points de pourcentage séparent l’offre du Conseil du trésor des demandes salariales globales de la Centrale, c’est l’absence généralisée d’investissements dans l’amélioration des conditions de travail qui démontre que le gouvernement est totalement déconnecté des problèmes vécus sur le terrain bien avant la crise. « Après des années de compressions, le gouvernement de la CAQ est devant un choix : maintenir le cap de l’austérité et aggraver la pénurie de main-d’œuvre dans les réseaux ou investir pour valoriser ses employés et améliorer les services à la population. C’est maintenant ou jamais ! », mentionne Sonia Ethier.

Préparer l’après-crise dès maintenant

La pandémie des dernières semaines a démontré plus que jamais l’importance cruciale des services publics. Pour préparer l’après-crise, la CSQ rappelle que des investissements massifs dans la petite enfance, l’éducation et la santé et services sociaux doivent être au cœur d’une stratégie de relance économique et sociale. Rappelons que la réserve de stabilisation de plus de 12 milliards de dollars, qui servira à éponger un éventuel déficit, a été dégagée au prix des sacrifices des services à la population. En ce sens, répondre aux besoins de ses employés en réinvestissant massivement dans la santé, l’éducation et l’enseignement supérieur permettrait de faire d’une pierre trois coups : stimuler l’économie, valoriser des emplois majoritairement féminins et améliorer les services aux familles.

« Les coupes, la négligence et l’absence d’investissements dans le personnel des écoles, des cégeps, des hôpitaux et des CHSLD depuis des années ont fait des ravages. La maison brûle. Si la situation était difficile avant la crise, elle est maintenant devenue intenable. La pénurie de main-d’œuvre et les problèmes d’attraction se sont même accentués à une vitesse fulgurante depuis quelques semaines. Nous invitons le gouvernement à envoyer un signal clair : veut-il améliorer les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs en santé, en éducation et en enseignement supérieur ? Nous ne pourrons pas nous inscrire dans une entente à rabais visant à aménager la souffrance de nos membres pour les trois prochaines années », conclut Sonia Ethier.

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