« À ce jour, nous avons eu 13 rencontres de négociation avec la CSAQ, le principal regroupement d’entreprises. Mais nous n’avons toujours reçu aucune réponse constructive quant à nos priorités, qu’il s’agisse par exemple de la retraite progressive ou de l’amélioration de nos conditions d’exercice, de l’organisation du travail, de la charge de travail ou de l’abolition des horaires de faction (7/14). Sur les salaires, la CSAQ n’est même pas en mesure de nous offrir ce qui a été convenu dans le secteur public et parapublic ! Devant ce peu de progrès, nous n’avons pas d’autre option que de nous préparer à la grève si cela s’avère nécessaire », explique le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Dany Lacasse.
Notons que les négociations n’ont pas davantage permis de progrès sur ces priorités aux autres tables de négociation, qu’il s’agisse de celle d’Urgences-santé, ou de celles de l’APAR et de la FCPQ, les deux autres regroupements d’entreprises.
Pour le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS-CSN, Jean Gagnon, qui fait aussi partie du comité de négociation provincial, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, porte une lourde part de responsabilité dans ce blocage car il a changé les règles du jeu en pleine négociation. « Il voudrait se désengager des négociations mais, dans les faits, le Ministère est directement concerné par nos revendications communes, ne serait-ce que parce qu’elles touchent beaucoup à la qualité des services à la population de tout le Québec. Nous n’abandonnerons certainement pas nos priorités légitimes sous prétexte que le ministre Barrette ne veut pas en discuter avec nous. Cela fait 18 mois que nous sommes en négociation. Nos demandes sont bien connues. Si l’on doit se rendre à la grève pour être pris au sérieux, le ministre n’aura que lui-même à blâmer. »
Grève
Dans le secteur préhospitalier, l’exercice de moyens de pression comme la grève est soumis aux dispositions des services essentiels. Même si cet encadrement légal a pour but de limiter la portée du droit de grève, le plan d’action des syndicats CSN prévoit utiliser une panoplie de moyens de perturbation, dans la légalité, qui exerceront une pression indéniable, tant sur les employeurs que sur le ministère.
« Nous sommes des professionnels, souligne Jean Gagnon. On s’attend à ce que nos moyens de pression ne remettent pas en cause les services vitaux que nous assurons au quotidien, et c’est ce que nous ferons. Toutefois, notre grève, si elle devient nécessaire, nous permettra d’illustrer très concrètement en quoi tout le système préhospitalier québécois repose uniquement sur le professionnalisme des paramédics, des employé-es de soutien et des répartiteurs. Souvent dans l’ombre, nous sauvons des vies chaque jour grâce à notre professionnalisme et notre engagement total envers la santé et la sécurité de nos communautés. Nous méritons une reconnaissance à la hauteur de notre contribution, d’autant plus que les propositions que nous mettons sur la table contribueront non seulement à améliorer nos conditions de travail mais aussi, dans bien des cas, à améliorer les services à la population ».