Édition du 19 novembre 2024

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Syndicalisme

Négociations | L’APTS déclenche une grève générale pour défendre l'accessibilité et la qualité des soins et services du réseau de la santé et des services sociaux

Les 60 000 membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) amorcent deux journées de grève générale alors que l’impasse subsiste après 18 mois de travaux aux tables de négociation pour le renouvellement de leur convention collective. De la protection de la jeunesse aux archives médicales, en passant par les services en santé mentale, en réadaptation, en imagerie médicale ou encore en déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme, la vaste majorité des professionnel·le·s et des technicien·ne·s du réseau public de santé et de services sociaux se mobilisent pour protéger l’accessibilité et la qualité des services offerts à la population québécoise.

« Les millions auront beau pleuvoir pour favoriser la création de nouveaux postes, encore faut-il qu’il y ait des gens volontaires et dûment formés pour les occuper. Les postes vacants se multiplient. Les négociations n’ont pas débloqué depuis un mois, y compris pour le secteur de la protection de la jeunesse - prétendument parmi les priorités gouvernementales. En refusant de bonifier les conditions de travail des salarié·e·s du réseau public, le gouvernement se tire dans le pied », soutient Robert Comeau, 1er vice-président de l’APTS.

L’APTS dénonce le manque de sérieux du gouvernement Legault. Au printemps 2020, en pleine crise de la COVID-19, le gouvernement a invité les organisations syndicales à une négociation rapide. Depuis, les pourparlers traînent en longueur et les négociateurs du gouvernement n’ont toujours pas de mandat pour parvenir à une entente négociée. La présentation de trois offres globales, pratiquement identiques et couvrant à peine l’inflation, démontre le peu de considération des élu·e·s caquistes pour les conditions de travail des femmes, en grande majorité, et des hommes qui prennent soin de la santé physique et mentale de la population québécoise.

Ces journées de grève, les premières dans le réseau de la santé et des services sociaux dans le cadre de cette ronde de négociations, s’exerceront dans le respect des services essentiels. Il s’agit d’un puissant cri du cœur des travailleuses et des travailleurs, qui font preuve de professionnalisme et consacrent toute leur énergie à prendre soin de la population chaque jour, malgré la pandémie. Ces personnes ont grandement besoin de renforts et de reconnaissance.

« En offrant d’améliorer les conditions de travail de seulement quelques corps d’emploi, le gouvernement cherche uniquement à éteindre des feux. Mais c’est tout le réseau qui risque de s’enflammer. La surcharge de travail se généralise dans tous les secteurs. La gestion des services publics au gré des crises, ça suffit ! Il faut valoriser les emplois du secteur public, attirer la relève et conserver l’expertise des salarié·e·s, qui méritent une véritable reconnaissance de la part de Québec et pas juste quelques remerciements en conférence de presse. Être payé·e·s au féminin, c’est terminé », poursuit Robert Comeau.

Québec doit se donner les moyens de ses ambitions

La population québécoise s’attend à recevoir des services accessibles et de qualité, mais le gouvernement de François Legault ne s’en donne pas les moyens. Les solutions existent pour mettre fin à l’exode des intervenantes en protection de la jeunesse, des psychologues et des avocates du réseau public, pour ne nommer que quelques catégories de personnel où l’urgence d’agir est manifeste. Le manque d’ouverture du gouvernement a de quoi inquiéter alors que les affichages prolifèrent pour le recrutement de main-d’œuvre indépendante et qu’on interdit aux CISSS et aux CIUSSS de combler des postes dans les services sociaux pour éviter d’accentuer l’hémorragie à la DPJ.

« François Legault a l’occasion de démontrer une fois pour toute qu’il croit que tou·te·s les Québécois·es ont droit à des soins de santé et à des services sociaux accessibles et de qualité. Une chose est certaine, les professionnel·le·s et les technicien·ne·s membres de l’APTS ont ces services à cœur et entendent se battre pour les défendre », conclut le vice-président de l’APTS.

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