« Comment le président du Conseil du trésor ose-t-il parler de prospérité pour l’ensemble du Québec, alors que son gouvernement abandonne l’école publique et qu’il hypothèque ainsi l’avenir de centaines de milliers d’élèves ? Plutôt que de les aider à se " propulser " dans l’avenir comme il en a l’obligation, le gouvernement s’affaire à détériorer leurs conditions d’apprentissage. Encore cette année, il a amputé de 350 millions de dollars au réseau des écoles publiques. L’éducation constitue une priorité de la société québécoise, et le gouvernement libéral ne respecte pas la volonté des Québécoises et Québécois en agissant de la sorte, tel que l’avait révélé en mai dans un sondage que nous avions commandé à SOM. Nous sommes donc ici aujourd’hui pour indiquer haut et fort à Martin Coiteux, ainsi qu’au premier ministre Philippe Couillard, que nous ne laisserons personne saccager nos conditions de travail, les conditions d’apprentissage des élèves ainsi que l’école publique », a déclaré Sylvain Mallette, président de la FAE.
Les enseignantes et enseignants qui se sont déplacés pour l’occasion tenaient aussi à préciser à Martin Coiteux qu’ils ne cèderont à aucun chantage émotif. La semaine dernière, le président du Conseil du trésor a insulté les membres de la FAE en déclarant que les profs le suivraient « s’ils [avaient] vraiment à cœur l’intérêt des enfants et non pas une augmentation de salaire ». Alors que les demandes syndicales de la FAE visent presque uniquement la récupération et la protection du pouvoir d’achat, le gouvernement offre plutôt de poursuivre dans l’appauvrissement des enseignantes et enseignants. Pour les deux prochaines années, il veut imposer un gel des salaires et ne propose qu’à peine 1 % d’augmentation pour les trois années subséquentes. Or, 65 % des Québécoises et Québécois considèrent comme inacceptable le gel salarial de deux ans infligé au personnel enseignant, selon le même sondage SOM.
« Si Martin Coiteux décide de jouer dans ce registre, nous lui rétorquerons que s’il avait à cœur l’intérêt de ses employés et des enfants, il cesserait sur-le-champ les compressions qu’il inflige au réseau de l’éducation. Il prendrait plutôt la peine de se rendre dans les écoles publiques, et non dans un club de golf, pour constater la plus grande richesse que détient le Québec : ses enfants. De plus, il réinvestirait les sommes nécessaires à la réussite des élèves pour vraiment voir sa population prospérer dans les prochaines décennies », a fait valoir M. Mallette.
« Monsieur Coiteux croyait peut-être accomplir un trou d’un coup en frappant sur l’école publique pour atteindre l’équilibre budgétaire, mais il s’est plutôt enlisé dans une trappe de sable et accumule les mauvais coups ! », a-t-il conclu.