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Les négociations du PTP sur l'automobile reprennent en mettant 26 000 emplois à risque (Unifor)

TORONTO, le 21 sept. 2015 - Étant donné que les négociations du Partenariat transpacifique (PTP) mettent à risque 26 000 emplois dans le secteur canadien de l’automobile, Unifor presse les négociateurs canadiens de demeurer fermes sur les règles relatives au contenu régional des produits de l’automobile et sur d’autres dispositions liées au secteur de l’automobile.

Unifor sait que les négociateurs du Canada, des États-Unis, du Mexique et du Japon se réunissent aux États-Unis cette semaine pour discuter du secteur de l’automobile dans le cadre du PTP proposé, en vue d’une réunion ministérielle possible de tous les participants au PTP qui se tiendra à la fin de septembre.

« Le gouvernement Harper s’empresse de signer un accord avant les élections fédérales, même si cela signifie la perte de bons emplois canadiens », a déclaré Jerry Dias, président national d’Unifor.

Au débat des chefs qui a eu lieu jeudi, le premier ministre, Stephen Harper, a déclaré qu’il était prêt à signer une entente de partenariat transpacifique, sans tenir compte des inquiétudes du secteur de l’automobile. Selon des données récentes sur le commerce, l’automobile arrive une fois de plus au premier rang des exportations au Canada.

Pendant ce temps, les conseils municipaux d’Ingersoll, de Zorra Township et d’Essex County, où le secteur de l’automobile tient une place très importante, ont adopté des résolutions pressant Ottawa de défendre les emplois dans le secteur de l’automobile au cours de futures négociations sur le commerce. Des motions similaires feront l’objet de discussions dans plusieurs autres localités du secteur de l’automobile, comme à Windsor le 5 octobre.

M. Dias a affirmé que ces résolutions témoignent du fait que les collectivités du secteur de l’automobile reconnaissent la menace que poserait un PTP qui ne contiendrait aucune disposition adéquate sur le contenu régional et le commerce réciproque. Des membres d’Unifor contactent également les candidats fédéraux de tous les partis, demandant des engagements pour maintenir les règles de contenu de l’ALENA dans un PTP.

Les règles de contenu dans le secteur de l’automobile font l’objet d’une controverse majeure dans les négociations du PTP, depuis que les États-Unis et le Japon ont conclu une entente particulière pour affaiblir les règles de contenu de l’ALENA. Les tarifs seraient abolis même si aussi peu que 45 % du contenu d’un véhicule était produit dans la zone du PTP et que les pièces d’auto représentaient aussi peu que 30 %. D’autres craintes touchent l’élimination rapide des tarifs sur les importations japonaises, l’absence de toute garantie de réciprocité en matière d’exportation avec le Japon et d’autres pays asiatiques, ainsi que la manipulation des devises. 

Selon les calculs de Jim Stanford, économiste d’Unifor, des seuils aussi bas réduiraient le contenu régional obligatoire de 24 points de pourcentage, permettant à une grande partie de la chaîne d’approvisionnement de sortir de la zone du PTP. M. Standford a estimé que cela pourrait menacer 26 400 emplois dans le secteur canadien de l’automobile (tant pour les pièces que les chaînes de montage), représenter quelque 6 milliards de dollars de pertes en expéditions de pièces d’automobiles et entraîner la perte de la production des chaînes de montage.

« Réduire les seuils de contenu sur notre marché revient à faire, par la porte d’en arrière, une énorme ouverture aux produits faits en Chine et dans d’autres pays ne faisant pas partie du PTP », a déclaré M. Dias. « C’est une menace directe à des milliers de bons emplois du secteur canadien de la fabrication, exactement le type d’emplois dont nous avons le plus besoin. » Le président du syndicat a également demandé des mesures pour assurer un commerce réciproque en ce qui concerne les véhicules finis.

Unifor a également soulevé des craintes sur d’autres aspects du PTP proposé, dont l’impact des droits de brevets plus stricts sur les prix des médicaments, l’inclusion des contestations antidémocratiques en cours des investisseurs envers les gouvernements et des concessions majeures sur les agences de commercialisation des produits laitiers et des volailles.

Unifor

À propos du projet Unifor


Depuis deux ans, le SCEP et les TCA ont entrepris le processus de création du nouveau syndicat Unifor. Plusieurs comités composés des membres des deux syndicats ont ainsi travaillé à élaborer les structures, les statuts, le nom et le logo, les politiques, l’intégration, etc. du syndicat Unifor. L’an dernier, les congrès nationaux des deux organisations ont approuvé le processus alors que cette fin de semaine (30 août-1er septembre 2013), se déroule le congrès de fondation à Toronto.

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