Tiré d’Alter Québec.
Il est 18 h lorsque la population et les panélistes se rassemblent dans une salle du Centre de loisirs de Villeray, où se tient une première « rencontre de dialogue » autour du contexte israélo-palestinien. Durant cette soirée, les participant-es pourront échanger sur leurs expertises et leurs vécus, sous la supervision d’une modératrice. Un moyen d’entamer un dialogue difficile entre les différentes personnes préoccupées par le conflit.
Ce projet novateur est à l’initiative du Réseau Outils de paix. Œuvrant pour la non-violence et l’harmonie sociale, l’organisme cherchait depuis plusieurs mois un moyen d’apaiser les tensions locales alimentées par la guerre à Gaza. La multiplication des incidents violents et la polarisation du débat depuis un an l’ont convaincu de la nécessité d’un dialogue à Montréal.
« On va s’asseoir, puis on va discuter », nous explique Élise Dagenais, coordonnatrice à Outils de paix. « L’idée c’est de créer un espace sécuritaire pour que tout le monde puisse s’exprimer ». Simple à dire, mais plus difficile à faire. Rassembler des personnes de tous horizons autour de la question israélo-palestinienne est un « terrain glissant », admet Mme Dagenais. Les invité-es et la programmation ont dû être pensés à plusieurs reprises pour éviter des débats trop tendus et pas assez constructifs.
Finalement, les trois rencontres s’articulent respectivement autour de l’antisémitisme, de l’islamophobie, et de l’engagement pour la paix. Parmi les panélistes, on retrouve des membres d’organismes communautaires, d’institutions ou de médias concernés par la question israélo-palestinienne. Une diversité qui s’exprime également dans les perspectives, les positions, et les confessions représentées, amenant inévitablement des points de discorde.
Néanmoins, ces rencontres ne sont pas destinées à être des débats géopolitiques, mais bien des discussions sur les conséquences locales de la guerre. Une dépolitisation volontaire, à la fois pour éviter les discussions enflammées et pour se concentrer sur Montréal. Par ce biais, Outils de paix souhaite « ramener un peu d’humanité » dans le débat et limiter les conséquences des différends politiques qui peuvent accroître les tensions, au lieu de favoriser les échanges.
« L’idée n’est pas non plus d’être d’accord », nuance Mme Dagenais. Le conflit et la colère font partie du dialogue, et peuvent être constructifs s’ils sont bien encadrés, selon la coordonnatrice. Durant la première rencontre, les panélistes ont régulièrement été en désaccord sur des points tels que la définition de l’antisémitisme ou les intentions des manifestations propalestiniens. Malgré tout, Mme Dagenais estime que les participant-es souhaitent « la même chose », à savoir la paix à Montréal. « Ça montre qu’il y a de l’espoir parce que même les personnes les plus campées sur leurs positions se donnent la peine de se prêter à l’exercice ».
Même si l’échelle d’intervention demeure pour le moment assez réduite, le Réseau Outils de paix entend « semer des graines » pour impacter positivement les communautés locales dans la durée.
La prochaine et dernière rencontre de dialogue aura lieu le mardi 29 octobre. https://www.facebook.com/OutilsDePaix/?locale=fr_CA#
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