Édition du 17 décembre 2024

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Négociations du secteur public

Mobilisation devant le Conseil du trésor - La CSQ accuse le gouvernement de choisir le mépris comme stratégie de négociation

MONTRÉAL, le 12 mars 2020 - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qualifie d’absurde et de méprisante la décision annoncée hier aux organisations syndicales concernées, par le Conseil du trésor, d’abolir les primes d’attraction et de rétention prévues pour les ouvriers spécialisés, les psychologues, le personnel des CHSLD et ceux travaillant avec des clientèles avec trouble grave du comportement.

La présidente de la CSQ, Sonia Ethier, soutient que, si le gouvernement voulait se tirer dans le pied, il a parfaitement réussi son coup. « Alors que les réseaux d’éducation et de santé et services sociaux sont aux prises avec des problèmes criants de pénurie de main-d’œuvre, le gouvernement bousille ses propres efforts au nom de sa stratégie de négociation. C’est complètement aberrant », dénonce la leader syndicale.

Un véritable scandale

Cette dernière n’hésite pas à qualifier, même, de « scandaleuse » cette décision.

« Certains de nos membres vont voir leur chèque de paie coupé de 10 % à partir d’avril. Quand le secteur public t’offre un salaire de 12 à 30 % déjà plus bas que ce que les gens de ton métier gagnent au privé ou dans les autres administrations publiques, la prime, c’est bien peu pour récompenser ton dévouement ! », s’insurge la présidente de la CSQ.

Des conséquences graves appréhendées

Sonia Ethier prévoit que cette vision gouvernementale à courte vue aura de graves conséquences. « Les problèmes d’attraction et de rétention du personnel, ce n’est pas juste un casse-tête pour les gestionnaires des ressources humaines. Sur le terrain, ça handicape notre capacité d’offrir des services publics de qualité. Comment s’assurer que nos écoles soient bien entretenues, comment assurer un suivi psychologique des personnes dans le besoin, comment soutenir convenablement nos aînés lorsqu’on est limités à des équipes incomplètes ou instables dans nos établissements ? », se demande-t-elle.

Des primes nécessaires

La présidente de la CSQ rappelle que ce n’est pas par hasard que ces primes avaient été instituées. « L’ensemble des organisations syndicales a travaillé étroitement pendant deux ans avec le Conseil du trésor sur ce sujet. Nous sommes arrivés aux mêmes conclusions, à savoir que ces primes étaient nécessaires pour atténuer les graves problèmes de pénuries de main-d’œuvre. Et, tout à coup, pour se mettre en situation de force dans la négociation, le gouvernement renie ses propres conclusions », dénonce Sonia Ethier.

Un discours hypocrite

La présidente de la CSQ termine en accusant le gouvernement d’hypocrisie lorsqu’il prétend rechercher des solutions à travers la tenue de forums supposément innovateurs. « En éliminant les primes, malgré les avis des experts, ce gouvernement démontre qu’il se préoccupe plus d’économiser que de reconnaître et valoriser son personnel. C’est méprisant pour nous, mais c’est aussi méprisant pour la population qui a droit d’avoir accès au personnel nécessaire pour obtenir des services », conclut-elle.

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