Mais au-delà de ce gâchis politique, il est plus que temps de nous demander : « Avons-nous vraiment besoin de ces F-35 ? » Et la réponse est un NON sans équivoque. D’abord parce que même ces « Cadillac » des avions de chasse ne pourront jamais défendre un territoire canadien indéfendable militairement face aux seuls ennemis potentiels qui nécessiteraient un tel arsenal, les Etats-Unis et la Russie. D’autant plus que les F-35 ne sont pas adaptés pour notre territoire nordique.
Mais aussi parce que les F-35 sont essentiellement des avions de combat, conçus pour les missions offensives, ce que le Canada n’a jamais favorisé avant l’arrivée des Conservateurs au pouvoir, préférant travailler à favoriser la paix par la diplomatie et les missions de casques bleus des Nations Unies.
Les F-18 actuels de l’armée canadienne devront bientôt être remplacés. Mais l’armée est-elle là pour assurer notre défense ou plutôt pour aller faire la guerre ailleurs en notre nom ? Si c’est pour la défense, les F-35 ne sont pas adaptés. Et si c’est pour assurer notre juste part de la responsabilité internationale en matière de sécurité et de paix dans le monde, les F-35 sont un pur gaspillage. Car cette fortune (25 milliard ? ou même davantage selon le Vérificateur général ?) serait bien mieux utilisée pour financer, comme les autres pays nordiques de moyenne puissance, la prévention, l’aide au développement et la diplomatie multilatérale : toutes choses que le gouvernement Harper est en train de saborder au profit d’une rhétorique partisane et belliqueuse et d’une quincaillerie militaire toujours plus coûteuse et agressive.
Dominique Boisvert