« Les normes actuelles sont déficientes. Elles ne sont pas adaptées à la réalité des effets des mines à ciel ouvert sur la santé et sur l’environnement. Nous avons besoin de nouvelles normes pour les poussières, le bruit et les impacts psychosociaux générés par l’exploitation de ce type de mines » insiste Dr. Isabelle Gingras, résidente de Sept-Îles et membre de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement.
« On le voit dans les trois projets de mines à ciel ouvert évalués par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement depuis 2009 (Canadian Malartic, Mine Arnaud et Royal Nickel) : ces projets vont de pair avec des dépassements des normes environnementales actuelles. La mine à Malartic –la seule en opération depuis 2011– en est déjà à 137 avis de non-conformité émis par le ministère de l’Environnement. Nier les problèmes que cela occasionne pour la santé et l’environnement n’aide en rien à l’acceptabilité des projets et perpétue les conflits sociaux en cours » affirme Me Nicole Kirouac, avocate et personne ressource du Comité vigilance de Malartic.
« Que ce soit l’industrie ou les citoyens directement affectés par les projets, les gens veulent de nouvelles règles, des règles claires et applicables pour tous », souligne Ugo Lapointe, porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.
Des pistes de solution
Parmi les pistes de solutions proposées pour le gouvernement du Québec lors du colloque : déclencher une analyse indépendante et des consultations publiques afin de revoir les normes actuelles ; exiger des zones tampons autour des milieux habités et sensibles ; imposer une limite à la taille des opérations ; établir un poste d’Ombudsman indépendant capable d’accompagner les citoyens et les municipalités affectés par les projets ; permettre aux municipalités d’exclure les activités minières dans certaines zones sensibles de leur territoire.
« Au terme du Colloque intitulé « La santé et l’environnement font-ils le poids ? », nous concluons : « Oui, ils font le poids ! ». Le gouvernement devra toutefois agir rapidement, car plusieurs projets sont attente d’autorisation et d’autres entreront bientôt en évaluation environnementale », de conclure M. Lapointe.
Le premier Colloque national sur les mines à ciel ouvert a regroupé plus d’une 100 de participants de l’industrie, des élus, des Premières nations, des médecins, des syndicats et des citoyens affectés par des projets miniers (Malaric, Sept-Îles, Granada, Évain, Launay-Trécesson, etc.). Les présentations et un compte rendu plus détaillé colloque seront mises en ligne prochainement sur www.18octobre2014.org.