« Les constats des deux experts sont clairs : la méthode proposée pour l’enfouissement de millions de tonnes de déchets miniers n’est pas éprouvée. Ces déchets contiennent des tonnes d’acides et de métaux lourds qui posent des risques majeurs de contamination à court et à très long terme », affirme Ugo Lapointe, coporte-parole de la coalition et coordonnateur à MiningWatch Canada.
Les deux experts, l’ingénieur minier Jim Kuipers et le professeur émérite Philippe Marion, identifient une douzaine de lacunes et de risques importants dans les évaluations actuelles du promoteur. Ils concluent que NMG « sous-estime » des risques majeurs pour l’eau et, à l’inverse, « surestime » la méthode proposée pour empêcher la pollution à court et à long terme (plus de 100 ans).
Méthode non éprouvée
Dans la première étude, M. Kuipers (Kuipers & Associates), qui compte plus de 30 ans d’expérience au Canada et à l’international, souligne que la méthode proposée de « co-déposition » des déchets miniers « à sec », avec « une barrière capillaire en couverture », demeure « hautement spéculative, non testée et non prouvée ». Il ajoute que l’efficacité de cette méthode n’a pas été démontrée sur le terrain, ni par le promoteur, ni ailleurs dans le monde avec un site « contenant de telles quantités de contaminants sulfurés et réactifs », ni « dans un climat nordique et humide ».
Dans la deuxième étude, Dr. Marion, aussi ingénieur avec plus de 30 ans d’expérience et professeur émérite à l’École Nationale Supérieure de Géologie de l’Université de Lorraine (France), abonde dans le même sens. Il déplore notamment « le manque de données cruciales » dans les tests actuels de la minière pour « empêcher la réactivité chimique des minéraux contaminants ». Il souligne que le stockage proposé des déchets miniers « n’est démontré ni au niveau géochimique ni des risques réels d’oxydation et de mobilisation des contaminants ».
Des coûts pour la société
Les deux experts mettent en garde le public autant contre les coûts environnementaux que les coûts financiers associés à la gestion des déchets miniers. M. Kuipers conclut dans son rapport : « Les coûts financiers et environnementaux associés à ces risques, à la fois pour les populations locales et pour l’ensemble de la société, ne sont pas pleinement pris en compte » dans les évaluations actuelles du promoteur.
Milieu de villégiature menacé
Daniel Tokatélof de l’Association pour la protection du Lac Taureau : « Ces risques sont d’autant plus significatifs que le projet est situé en plein cœur d’un milieu de villégiature et d’écotourisme, à deux pas du Parc national du Mont-Tremblant et à l’intérieur du Parc régional du Lac Taureau—le plus grand parc régional habité au Québec. »
Population divisée, sondage biaisé ?
« Contrairement à ce que laisse entendre le promoteur, la population est bel et bien divisée. Les sondages que NMG sort à répétition ne tiennent pas pleinement compte des villégiateurs, qui représentant pourtant près de 50% de la population locale. Plus les gens s’informent, plus ils émettent des réserves face au projet », de conclure Mme May Dagher de la Coalition des opposants à un projet minier en Haute-Matawinie (COPH)
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