Tiré du blogue de l’auteur.
Le réchauffement climatique occasionne dans plusieurs régions du monde un stress hydrique (les ressources en eau ne permettent pas de satisfaire tous les besoins) ou des sécheresses. Les rendements agricoles se trouvent alors insuffisants et les troupeaux d’élevage s’amenuisent, occasionnant des pénuries alimentaires ou des famines. D’ici 2050, certaines régions d’Afrique, déjà fragiles, pourraient ainsi perdre 20 % de leurs récoltes à cause du réchauffement climatique.
Avec l’Amérique du Sud et certaines régions d’Asie, la corne de l’Afrique est une région particulièrement touchée par ce phénomène. Elle connaît même une des pires sécheresse depuis quarante ans : depuis trois années les précipitations se font extrêmement rares, tandis que les températures sont plus élevées qu’à la normale. À la différence des épisodes de famine connus précédemment dans cette région du monde, cette fois, le réchauffement climatique est directement en cause. Cette sécheresse est aussi beaucoup plus étendue et gagne l’ensemble de la corne africaine : le Kenya, la Somalie, Djibouti et l’Éthiopie. Près de 13 millions de personnes sont ainsi menacées par la faim.
C’est d’abord à l’intérieur des pays touchés que se déplacent les populations, en général vers les grandes villes, ou vers les villes de pays frontaliers. La croissance urbaine, de 4 % par an en moyenne dans les pays africains (le double de la moyenne mondiale), s’accélère fortement du fait des sécheresses. La surpopulation des villes s’accompagne d’un chômage de masse qui peut provoquer des migrations à plus long cours, jusqu’aux pays d’Europe.
Gilles d’Eggis, Bpi
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