Selon elle, la fin de la distribution porte-à-porte des hebdos locaux via le Publisac en mai 2023 pourrait marquer la disparition pure et simple de cette presse de proximité. Mme Charette explique que de nombreux appels à la collaboration et à la réflexion ont été lancés à la Ville de Montréal et aux arrondissements afin de compléter le processus de passage en mode entièrement en ligne, sans succès. La présidente de la FNCC-CSN constate un accueil plutôt tiède et même indifférent aux demandes.
« Ce que je comprends de cette passivité, c’est qu’on préfère s’en remettre aux géants du Web plutôt qu’à l’entreprise locale pour rejoindre le public. Ça nous semble un peu alarmant compte tenu de la récente actualité concernant de multiples plateformes, mais surtout interpellant quant à la posture que ça suppose face à l’entrepreneuriat montréalais », explique Mme Charette.
Elle ajoute que la disparition des hebdos locaux ferait taire une voix essentielle à la démocratie municipale comme à la mise en valeur d’initiatives locales, de vie communautaire et de commerces de quartiers.
« La presse locale est généralement le miroir de la vitalité des collectivités et sa perte équivaudrait à ne plus donner d’espace et de visibilité à beaucoup d’événements qui ne seraient jamais traités dans la presse à gros tirage », ajoute la présidente de la FNCC-CSN qui représente plus de 80 syndicats.
En 2019, ces derniers ont notamment mis sur pied la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i) et permis au Soleil, Le Nouvelliste, La Tribune, La Voix de l’Est, Le Droit et Le Quotidien de continuer à exister après la faillite du Groupe Capitales Médias, assurant ainsi la survie de l’information régionale et le maintien des emplois.
Une quarantaine de postes de journalistes pourrait être abolie
La fermeture de la salle de nouvelles de Métro Média entrainerait par ailleurs la perte d’une quarantaine d’emplois de journalistes. Dans le milieu, cette salle de presse est pourtant reconnue pour son dynamisme et comme une véritable pépinière pour les jeunes professionnel-les de l’information.
De son côté, le groupe Métro Média a été proactif dès l’annonce de la fin du Publisac pour se repositionner et assurer notamment un redéploiement numérique qui garantirait le maintien de ses activités. Malheureusement, le calendrier de mise en œuvre de la politique concernant le Publisac ne lui a pas permis d’aller au bout de l’exercice qui devait assurer sa continuité. Actuellement, Metro Média doit maintenir deux infrastructures, celle du papier et celle du numérique. En matière de dépenses, cette double pression est importante, étant donné que les revenus ont chuté de près de 50 % avec l’annonce de l’abandon de la distribution porte à porte.
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