Restent les États-Unis qui n’ont cédé que sur leur équipement vieilli tout en restant les maîtres de la « dissuasion » par l’ampleur de leur arsenal. L’exigence récente des puissances développées pour un désarmement de la Corée du Nord est fort douteuse.
Une grande partie du vaste mouvement populaire revendiquait le désarmement des plus armés des pays d’alors, à savoir l’URSS et les États-Unis. La demande n’a pas été entendue et le complexe militaro-industriel étasunien est demeuré la menace majeure. À moins que le cumul des missiles, des bases militaires et des conflits réellement engagés ne soit considéré comme inoffensif quand il s’agit d’une superpuissance et qu’un danger soit tout à coup extrêmement pressant, et exigeant une riposte de la diplomatie internationale, si on a affaire à un État « voyou » dans la mire de Washington. Quelle disproportion !
Pour la plus grande puissance de la terre, les États-Unis, le désir messianique de mettre tout le monde devant ses contradictions peut finir par conduire ceux qui sont pris pour cible, et leur allié-e-s, à une meilleure perspective sur celles-là même qu’ils veulent camoufler chez eux.
Qui croira aux bonnes intentions de l’Empire quand celui-ci reconnaît avec complaisance « le droit de se défendre » à Israël tout en niant ce droit à un pays qui, à l’évidence, fait encore partie du Tiers-Monde et dont l’armement demande des sacrifices énormes à une population de paysan-ne-s pauvres ?
Désormais, et conformément au désir exprimé par une large partie de l’humanité, pour un avenir pacifique crédible, la course aux armements doit s’arrêter là où elle a commencé et chez le seul État qui ait utilisé la bombe en toute impunité, i.e. aux États-Unis. La soi-disant provocation de la Corée du Nord fait figure de révélatrice d’une lourde et effrayante tendance à accuser certains pays de crimes qu’ils n’ont pas encore commis pour justifier les guerres préventives. Les plus dangereuses des armes de destructions massives sont entre les mains d’agresseurs qui veulent dissimuler des préparatifs d’offensives entre eux ou contre un Tiers-Monde menaçant les rapports de pouvoir sur la scène internationale ; Tiers-Monde sur lequel est rejetée la faute, pour cette nouvelle initiative, de tous les problèmes que l’évolution du monde contemporain expose aux yeux de tou-te-s. Mais il sera difficilement admissible que ceux qui pointent des ennemis un peu partout dans l’enceinte de l’ONU résolvent ainsi leurs problèmes ou ceux du monde.