La présidente de la FPPC-CSQ, Suzanne Tousignant, est de passage dans la région dans le cadre d’une tournée des syndicats de la Fédération à travers le Québec. « Avec les années, les fonctions des professionnelles et professionnels des collèges se sont complexifiées et nos tâches se sont alourdies. En contrepartie, nos conditions de travail ne se sont pas améliorées. Au contraire, à certains égards, elles se sont détériorées », constate-t-elle.
Un rôle essentiel mal reconnu
Il y a généralement une méconnaissance regrettable du rôle du personnel professionnel. « Nous déplorons que notre expertise ne soit pas reconnue à sa juste valeur. Plusieurs semblent ignorer la différence importante que fait le personnel professionnel dans l’ensemble de la vie collégiale », explique Suzanne Tousignant.
La situation au Cégep de Rivière-du-Loup
Au Cégep de Rivière-du-Loup, il y a quelques années, on comptait 22 professionnels pour 1 200 étudiantes et étudiants. Actuellement, on dénombre 17 professionnels pour 1 150 étudiantes et étudiants dont 12 travaillent aux services directs à ces étudiants. Les autres professionnels travaillent plutôt en collaboration avec le personnel enseignant pour favoriser l’utilisation d’une pédagogie adaptée aux besoins des étudiants aux prises avec des problématiques de plus en plus variées.
« Le nombre d’étudiants avec des besoins particuliers ou des parcours atypiques est en constante augmentation et nécessite plus d’encadrement. De plus, les problématiques de santé mentale sont plus marquées et demandent plus d’interventions préventives, pendant que le nombre de professionnels a considérablement diminué depuis quelques années », explique Danielle Raymond, présidente du SPPCRDL-CSQ.
« Les professionnels doivent aussi faire face à d’autres défis, tels que la réalité distinctive des adultes en retour aux études de la formation continue. Pour cela, il y a aussi un besoin de ressources. Nous devons constamment, et plus que jamais, apporter des ajustements et trouver de nouvelles solutions pour que notre cégep demeure attractif », dénonce la présidente.
La situation au Cégep de La Pocatière
Pour sa part, la présidente du SPPCLP-CSQ, Michèle Desrochers, mentionne que « les champs d’expertise du personnel professionnel du Cégep de La Pocatière ne sont malheureusement pas toujours clairement définis. Par ailleurs, face à des situations d’absence prolongée de personnel professionnel, la direction tarde bien souvent à faire des remplacements, ce qui peut mettre les autres professionnels en situation de surcroît de travail. Pour des raisons de rationalité des ressources, c’est souvent le personnel professionnel qui écope ».
Le SPPCLP-CSQ s’inquiète donc du fait que « le personnel professionnel doit faire face à des exigences de plus en plus grandes avec des demandes qui proviennent de tous les côtés. Donc, les besoins augmentent sans cesse pendant que le personnel est de moins en moins nombreux. Il y a de quoi s’interroger pour l’avenir de nos professions », ajoute la présidente du SPPCLP-CSQ.
Plan d’action pour la pleine reconnaissance
En terminant, la présidente de la FPPC-CSQ explique : « Certains résultats de la dernière négociation, comme les rangements dans la structure salariale, demeurent en effet insatisfaisants. En entérinant l’entente de principe négociée par le Front commun, nos membres ont choisi d’utiliser d’autres lieux pour revendiquer haut et fort des changements. Pensons notamment au dossier de plaintes en équité salariale et aux comités nationaux en lien avec les relativités salariales pour le rangement des conseillers pédagogiques ».
La tournée entreprise auprès des 34 syndicats de la Fédération permettra de rencontrer les membres afin de leur présenter un plan d’action visant la pleine reconnaissance du travail et de l’expertise du personnel professionnel collégial par de meilleures conditions de travail.
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