L’obsession d’éliminer la dette, partagée à la fois par les gouvernements provinciaux et fédéraux, s’est traduite par une croisade dévastatrice contre les services sociaux. « Cette manie du déficit zéro n’épargne aucun service public, au Québec comme au Canada », indique Justin Arcand, co-porte-parole de l’ASSÉ. D’une main, on coupe dans l’aide sociale, dans l’assurance-emploi, ainsi que dans le financement des organismes culturels et environnementaux. De l’autre, on hausse les tarifs d’hydro-électricité, les frais de scolarité, et maintenant les tarifs de garderie. « Les gouvernements nous disent qu’ils n’ont pas le choix. Pourtant, l’austérité budgétaire n’est pas une fatalité, c’est un choix idéologique », souligne M. Arcand.
Les conséquences néfastes des politiques d’austérité se font ressentir directement sur la population. « Année après année, nos gouvernements imposent toujours aux mêmes de se serrer la ceinture. L’austérité budgétaire ne fait qu’accentuer les inégalités sociales et s’attaque aux conditions de vie de la classe moyenne et des plus précaires », s’indigne Justin Arcand. Pourtant, la campagne électorale québécoise a peu abordé les bilans accablants des gouvernements Marois et Charest en matière de services sociaux.
Malgré la volonté de la population, les gouvernements écartent des alternatives fiscales simples qui rétabliraient une contribution fiscale plus équitable des plus riches et des entreprises. En effet, la boussole électorale révélait récemment que 79 % de la population souhaite que les grandes entreprises paient plus d’impôts. L’ASSÉ revendique le rétablissement de la taxe sur le capital et de 10 paliers d’imposition pour mieux répartir le fardeau fiscal et ainsi réduire les inégalités sociales. « Au lieu d’accabler les Québécois et Québécoises, les gouvernements devraient avoir le courage politique d’aller chercher l’argent où il se trouve », conclut Justin Arcand.
La manifestation nationale et ses revendications sont appuyées par une multitude de groupes syndicaux, communautaires et féministes, dont la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, le FRAPRU, la FNEEQ-CSN, le Conseil central du Montréal Métropolitain de la CSN, la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Greenpeace, le MASSE et le RCLALQ.