Au lendemain de la hausse de 4,3% des tarifs d’Hydro-Québec, la Coalition soutient que cette tarification croissante des services publics comme la hausse des frais de scolarité, l’instauration de la taxe santé, auxquelles pourraient s’ajouter une hausse des tarifs des CPE ou encore l’assurance-autonomie, appauvrit la majeure partie de la population. « Les femmes, qui gagnent encore en moyenne 70% du salaire des homme, sont particulièrement touchées par ces hausses de tarifs », rappelle Lyse Cloutier de L’R des centres de femmes du Québec. « L’égalité de fait n’est pas encore atteinte et pour qu’elle soit une réalité, il faudrait aller dans la direction inverse : renforcer les services publics plutôt que de les marchander ! » affirme-t-elle.
Moins visibles, les compressions budgétaires successives des dernières années dans les ministères et dans les organismes, ont un impact sur l’accessibilité, mais également sur la qualité des services publics soutient la Coalition. Les travailleuses et les travailleurs de ces services le constatent quotidiennement, comme en témoigne Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN : « Comme les gouvernements québécois successifs appliquent une pratique de non-remplacement de certains employés lors de leurs départs à la retraite dans les services publics, cela a une incidence sur la charge de travail du personnel restant et, évidemment, sur les services offerts à la population ». « La pensée magique de faire plus avec moins a des limites, et cette limite nous l’avons atteinte depuis longtemps », conclue-t-elle.
La Coalition rappelle que tout en voulant se faire les champions du déficit zéro, les derniers gouvernements ont refusé d’aller chercher des revenus supplémentaires par le biais d’une fiscalité plus progressive et choisi des mesures régressives. Elle craint que le budget qui sera présenté dans les prochaines semaines s’inscrive dans cette lignée.
« C’est révoltant de voir qu’on bafoue des droits fondamentaux comme celui à un revenu décent, au logement, à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, quand on sait qu’on a amplement les moyens de faire autrement », s’insurge Véronique Laflamme, du FRAPRU. « En diminuant la contribution fiscale des entreprises et les impôts des plus fortunés, les gouvernements successifs des dernières années se sont privés de moyens, ce qui a pour résultat de nous appauvrir collectivement », dénonce-t-elle. Ces politiques augmentent les écarts entre les plus riches et les plus pauvres.
La Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics avertit les partis qui seront à l’Assemblée nationale le 7 avril que s’ils ne cessent de faire des choix politiques qui favorisent les intérêts d’une minorité, ils devront s’attendre à l’accroissement de la contestation sociale. La Coalition mène actuellement une campagne pour une meilleure redistribution de la richesse. Elle met de l’avant 19 solutions fiscales, totalisant 10 milliards $ par année pour les coffres de l’État, qui permettraient de financer adéquatement les services publics et les programmes sociaux et d’éviter des mesures d’austérité. On peut trouver le détails de ces propositions en ligne à : www.nonauxhausses.org/10-milliards