La manifestation vise à dénoncer la tenue d’une réunion du Conseil Universitaire (CU) de l’Université de Montréal qui va procéder à la nomination, pour un second mandat de cinq ans, de Guy Breton au poste de recteur. Le CU n’est pas constitué de membres de la communauté universitaire et les individus qui y siègent proviennent, entre autres, du monde des affaires et sont choisis par le recteur et par le Lieutenant-gouverneur du Québec. Ce mode de nomination repose sur la Charte de l’université qui n’a pas été modifiée depuis 1967.
Plusieurs associations étudiantes, regroupant près de 4 900 membres, ont voté de façon démocratique dans leurs assemblées générales respectives, une journée de grève pour que leurs membres puissent participer à la manifestation. Ce mouvement étudiant indépendant vise à souligner le caractère antidémocratique du processus de nomination menant au poste de Recteur, ainsi qu’à condamner la mauvaise gestion de l’université. Ce mouvement a adopté comme symbole le carré blanc et comme slogan « Dehors, Breton ! ». En ce sens, le Conseil régional de l’ASSÉ à Montréal (CRAM) qui regroupe des associations étudiantes membres ou sympathisantes de l’ASSÉ dans la région de Montréal, dont des associations de l’Université de Montréal, tient à mentionner son appui à toute mobilisation contre la renomination de Guy Breton au poste de recteur. Le CRAM compte ainsi à dénoncer le processus antidémocratique des structures institutionnelles de l’UdeM et par le fait même, réitérer ses positions appuyant l’autogestion universitaire et la démocratie directe dans la prise de décisions.
Raisons et revendications
Ces 4 dernières années, l’Université de Montréal a été entraînée dans plusieurs scandales immobiliers ainsi que dans une réorientation des objectifs éducatifs, vers un cadre néolibéral. Parmi les dossiers dont la gestion est fortement reprochée à l’actuel recteur par la communauté étudiante, on compte entre autres :
– La gestion patrimoniale catastrophique de l’édifice du 1420, boulevard Mont-Royal, impliquant des liens entre l’Université de Montréal et des entreprises compromises dans la Commission Charbonneau (groupe Catania) ;
– La création de campus délocalisés coûteux alors que plusieurs infrastructures du campus principal souffrent de nombreux problèmes (moisissures, amiante, manque d’espace, usure, etc.) ;
– Les politiques du recteur visant à faire « correspondre [les cerveaux] aux besoins des entreprises », favorisant une conception néolibérale de l’éducation au détriment des études « moins payantes ». La rentabilité prime sur l’enseignement et la recherche ;
– Une mauvaise gestion, déjà contestée en 2012, qui continue de coûter cher aux étudiants. Le dernier exemple en date est la mise en place d’un nouveau logiciel (SYNCHRO) au coût de 84,7 millions de dollars.
Mauvaise gestion, dérive néolibérale, marchandisation de l’éducation, non transparence, processus anti-démocratique, le 24 février ; « Dehors, Breton ! ».