Les voix de la communauté ont été sous-représentées dans la couverture
médiatique dans les jours qui ont suivi le discours du Trône. Les groupes
communautaires des quatres coins de la ville soulignent que nous ne pouvons
pas reconstruire sans garantir à toutes et à tous un emploi à salaire
décent et un statut.
Mercredi, les groupes communautaires discuteront des effets de la pandémie
et de leurs propositions pour des vraies solutions durables à la crise
économique et climatique.
La pandémie a eu un impact disproportionné sur des communautés qui
faisaient déjà face à l’injustice systémique, ce qui est particulièrement
le cas des peuples autochtones. Des organisations locales comme Résilience
Montréal et le Foyer pour femmes autochtones de Montréal ont offert un
soutien direct et significatif aux personnes autochtones sur les lignes de
front de la pandémie. Le 30 septembre est la Journée du chandail orange,
qui a comme objectif de rappeler le trauma historique et les impacts sur
plusieurs générations d’autochtones qu’a eu le régime de pensionnats. Toute
relance juste doit répondre et faire face aux inégalités systémiques que
subissent les peuples autochtones.
La première vague nous a montré que les lieux de travail qui n’offrent pas
de sécurité adéquate et de conditions de travail dignes aux travailleuses
et travailleurs peuvent devenir des zones rouges du COVID-19. Les impacts
sociaux, économiques et politiques du COVID-19 nous ont montré à quel point
des conditions de travail sécuritaires et justes sont essentielles à la
santé et au bien-être de toute notre société.
Aujourd’hui, le taux de chômage au Canada est presque le double de ce qu’il
était en janvier de l’an passé—mais même avant la pandémie, plus d’un
million de personnes étaient incapables de trouver du travail, sans compter
ceux et celles qui ont arrêté de chercher. Une garantie fédérale d’emplois
doit être la pierre angulaire de la reprise économique, pour contrer les
effets de la pandémie et pour le climat. Il y a beaucoup de travail à
faire : se remettre d’une pandémie et passer à une économie zéro carbone
nécessitera une réorganisation complète du logement, des transports, de la
production et des soins.
Le statut juridique est une protection claire et immédiate contre
l’exploitation sur le lieu de travail, parce que ça permet aux
travailleuses et travailleurs d’élever leurs voix et demander d’être
traiter de manière juste. Un statut pour toutes et tous est une nécessité
en ce moment, pour la santé et le bien-être de toute notre société. Le cas
de Mamadou Konaté, un travailleur de CHSLD détenu injustement au moment de
diffusion de ce communiqué, l’illustre clairement : Mamadou, comme beaucoup
d’autres a besoin d’un statut maintenant.
Le COVID-19 a illustré de manière profonde le fait que toute avancée doit
reconnaître que les injustices et les solutions à l’injustice sont des
questions collectives. Pour faire avancer cette discussion de manière
significative, au-delà de la rhétorique des couloirs du pouvoir à Ottawa,
nous devons écouter, valoriser et amplifier les voix des travailleuses et
travailleurs.
Le vrai changement doit commencer maintenant. Il est essentiel que le
gouvernement et les journalistes prêtent attention aux organisations
communautaires et aux voix représentant les expériences des personnes
pauvres et des travailleuses et travailleurs.
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