Des solutions urgentes à implanter par le gouvernement :
À moins d’une semaine du dépôt du budget, l’Alliance MH2 interpelle le gouvernement pour la mise en place urgente de mesures visant à prévenir les féminicides et lutter contre la violence conjugale. À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars dernier, l’Alliance MH2 publiait 8 recommandations qu’elle réitère aujourd’hui. « Il est impératif que l’ensemble de ces enjeux soient adressés dans le prochain budget qui sera déposé le 25 mars. Le gouvernement a l’occasion de mettre sur pied des éléments qui pourraient sauver la vie de femmes et d’enfants, il ne doit pas passer à côté. » souligne Maud Pontel.
Les 8 mesures sont :
1. Assurer le développement de nouvelles unités en maison d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale, notamment 106 unités en maison de 2e étape. Il est aussi primordial que le gouvernement s’assure que chaque région administrative bénéficie de services en 2^e étape, ce qui n’est pas le cas actuellement.
2.Assurer une plus grande cohérence dans le système judiciaire, notamment par la présence systématique de procureurs dédiés à la violence conjugale dans chaque région du Québec et l’instauration d’un Tribunal unifié de la famille.
3. Mettre sur pied l’implantation d’un Secrétariat à la coordination et à l’intégration des actions en matière de violences sexuelles et conjugales qui ait réellement la capacité et l’autorité de coordonner l’action de chacun des Ministères responsables dans leur champs de compétence.
4. Consolider les cellules d’intervention rapide servant à assurer un suivi des personnes ayant des comportements violents à risque d’homicide dans les régions où elles existent déjà. Assurer l’implantation de ces cellules dans l’ensemble des régions administratives du Québec.
5. Garantir l’implication des organismes travaillant avec les hommes violents dans une perspective de responsabilisation de l’agresseur afin de véritablement développer un filet de sécurité auprès de la victime et de ses enfants.
6. Accroître dès 2021 le financement des services d’échanges de garde supervisés de 5,3 M$ pour répondre aux besoins immédiats.
7. Garantir le développement des logements sociaux à son sens large afin d’assurer une stabilité résidentielle pour les femmes victimes de violence conjugale et éviter les goulots d’étranglement dans l’accès aux services en maison d’hébergement.
8. Refuser de reculer sur les quelques gains acquis en s’assurant que la réforme de l’IVAC ne vienne pas nuire encore davantage aux femmes victimes de violence conjugale en complexifiant un processus déjà laborieux. Il est primordial que Simon Jolin-Barette soit à l’écoute des revendications des groupes de défense des droits des victimes qui sonnent l’alarme depuis des mois sans grande écoute.
Rappel aux médias
L’Alliance MH2 profite de l’occasion pour faire un rappel aux médias à la vigilance en matière du vocabulaire employé par les journalistes pour rapporter les événements. Depuis le début de l’année, des féminicides se multiplient et 13 enfants sont dorénavant orphelins, il est essentiel que les mots utilisés soient représentatifs de la gravité de la situation. Il n’est pas le temps d’utiliser des formulations atténuantes comme « drame conjugale », « drame familial » ou « crime passionnel ». Il s’agit d’homicides conjugaux, plus précisément de féminicides ; ce type de meurtre d’une femme où sous-tendent des enjeux majeurs d’inégalités de genres, où monsieur n’a pas « perdu les pédales » ou eu un « excès de colère » mais a pris le choix délibérer de commettre la forme la plus sévère de prise de contrôle sur le corps de sa conjointe, celui de lui enlever la vie. L’heure est grave, le ton journalistique doit en faire part.
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