Jean-François Lessard
candidat au poste de coporte-parole masculin de Québec solidaire
Que quelques membres marginaux du PQ soutiennent l’extrême droite, personne ne s’en surprendra. Mais que l’attaché de presse du PQ, Yannick Grégoire, déclare que « ce qu’ils font dans leur temps libre, ça les regarde » est pour le moins ahurissant. Et que M. Lisée invite les Français vivant au Québec à battre Marine Le Pen est loin d’être suffisant.
En effet, s’il était indécent, il y a quelques jours, que le premier ministre Couillard traite M. Lisée de négationniste, ça l’est tout autant que ce dernier tolère que des membres du PQ soutiennent un parti aux frontières du fascisme. Je m’explique mal comment un chef de parti se réclamant de la sociale-démocratie tolère dans ses rangs des adeptes d’un des plus grands partis d’extrême droite d’Europe occidentale.
Ceci m’amène donc à partager mon malaise... Depuis novembre dernier, je tente de convaincre mes pairs de Québec solidaire de la pertinence d’une alliance avec le PQ. Depuis des semaines, j’essaie de convaincre les militantes et militants de notre comité antiracisme et des personnes sympathisantes des communautés issues de l’immigration que la Charte des valeurs était une erreur de parcours et que le PQ a des bases profondément inclusives et démocrates. Il me reste tout juste deux semaines pour convaincre les militantes et militants de répondre favorablement à la main tendue par M. Lisée l’automne dernier.
Face à la montée de Marine Le Pen, quelques semaines après l’attentat de Québec, le PQ a tout intérêt à exclure de ses rangs les membres d’Horizon Québec Actuel et à condamner leur discours. Je serais heureux que M. Lisée mette autant d’énergie à se distancer du discours identitaire racisant qui gangrène une certaine frange de son parti qu’il en a mis à écarter l’idée d’un référendum avant 2022.
Québec solidaire est très clair sur ses aspirations : nous ferons la convergence avec des partis qui partagent l’idée d’un projet d’indépendance inclusif. En reportant l’indépendance aux calendes grecques et en tolérant des membres se réclamant de l’extrême droite, le PQ rend très difficile la tâche des solidaires qui promeuvent la convergence. Comment convaincre les militantes et militants progressistes et indépendantistes de croire en la pertinence d’une alliance avec le parti que René Lévesque a fondé ?
Je crois encore possible cette convergence. J’ai confiance que le PQ intégrera dans son programme, dès l’automne prochain, l’engagement consistant à mettre en place un mode de scrutin proportionnel mixte compensatoire.
Je crois en une convergence qui table sur des projets rassembleurs, inclusifs et emballants.
J’ai espoir que nous arriverons à converger sur la base de valeurs progressistes et que nous parviendrons à exclure explicitement toute politique, idée ou valeur qui pourrait contribuer à diviser le Québec. Après des mois d’implication, j’en ai maintenant la conviction : la convergence ne se fera qu’à ces conditions.
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