Nous militons pour cette augmentation depuis maintenant plusieurs années. Il y a eu du progrès. Mais, malheureusement peu de ce progrès est venu du Congrès. Les villes et les États ont été obligés de faire le travail que nos dirigeantEs politiques n’ont pas voulu faire.
Il y a eu des augmentations de ce salaire de 7.25$ l’heure dans 22 États et dans le district de Columbia. Le Delaware a adopté la plus basse, soit 8.25$, applicable en 2015. La plus importante est celle du district de Columbia à 11.50$ pour entrée en vigueur en 2016 ainsi qu’au Vermont. Au Vermont, toutefois la mise en œuvre qui attend toujours l’aval du Gouverneur Shumlin, devrait s’appliquer en 2018. Plusieurs villes ont aussi adopté de telles règlementations ; elles ont décidé de ne pas attendre qu’il se passe quelque chose à Washington. Seattle a relevé son salaire minimum à 15.00$ pour 2017, San Francisco à 10.74$, Santa Fe à 10,66$ et San Jose à 10.15$.
Les sondages ont montré à répétition qu’une vaste majorité de la population, entre 70 et 80%, appuie ces décisions prises par les États et les villes. Donc, pourquoi le Congrès ne va-t-il pas dans le même sens ?
Il y a peu de temps que les Démocrates ont commencé à être un peu sérieux à ce sujet et mis de la pression pour qu’une loi portant le salaire minimum à 10.10$ de l’heure en 2016 soit adoptée dans les deux Chambres législatives. En Mars, à la chambre des représentantEs, les Démocrates ont proposé un amendement à une loi qui aurait eut pour effet d’augmenter le salaire minimum fédéral. Les RépublicainEs l’ont renversé sans équivoque : tous et toutes ont voté contre. Le 30 avril dernier, le Sénat a tenté de faire voter une législation à son tour. Encore une fois les RépublicainEs se sont opposéEs en menaçant de déclencher une opération d’obstruction systématique (Filibuster). Les Démocrates n’ont pas pu atteindre les 60 votes nécessaires pour défaire l’éventuelle obstruction.
Pourtant, dans les jours qui ont suivi le vote au Sénat il est devenu clair que certains des dirigeantEs du parti républicain n’étaient pas tous et toutes contre le relèvement du salaire minimum fédéral. En mai, Ms Tim Pawlenty, Rick Santorum et Mitt Romney ont invité leur parti à appuyer une telle législation.
Les arguments des RépublicainEs pro-entreprises contre cette hausse n’ont pas changé depuis des lustres. Les nombreuses augmentations qui ont eu lieu depuis son introduction en 1938, n’ont pourtant jamais eu les conséquences désastreuses que prédisent faussement ces opposantEs. Encore aujourd’hui ils et elles répètent que ce genre de hausse devrait affecter négativement l’économie en faisant tout ce qui est possible pour garder leur sérieux en le disant.
Non seulement y-a-t-il chez les RépublicainEs des dirigeants que se dissocient de leur parti sur cette question, voilà que la voix de ceux et celles qui s’opposent encore est enterrée par celle de leurs appuis habituels : les entreprises et les grandes corporations. L’appui rendu public par le PDG de MCDonald n’est que le dernier dans la liste. De grands employeurs de bas-salariéEs dans ce pays annoncent régulièrement leur acceptation à la hausse du salaire minimum.
En février dernier, GAP a ainsi annoncé qu’il relèverait le salaire des ses employéEs à 10$ de l’heure l’année prochaine. Cela devrait affecter 65,000 personnes sur les 90,000 qu’il emploie aux États-Unis.
Plus tard, en mai après la menace d’obstruction des RépublicainEs au Sénat, Walmart et Subway ont aussi signifié qu’ils ne s’opposaient pas à une hausse. Le p.d.g. de Subway à déclaré qu’une telle perspective ne le « dérangeait » pas, qu’il pensait que cela n’aurait pas d’effets négatifs. Le Wall Street Journal rapportait que Walmart estimait que si un salaire minimum plus élevé allait bien sur augmenter leurs frais de main d’œuvre, il pourrait aussi faire augmenter leurs ventes. (Probablement en introduisant plus d’argent dans l’économie et singulièrement dans les poches des petitEs salariéEs qui sont une grande partie des clientEs de Walmart). En mai également, le p.d.g. de Panera Bread à lui aussi affirmé qu’il appuyait l’augmentation du salaire minimum fédéral. La compagnie Costco a commencé à payer ses employéEs à 11.50$ l’heure et a ajusté les bénéfices marginaux.
Les bas salaires payés par ces grandes entreprises qui font des profits non négligeables, ne font pas de tort qu’aux travailleurs-euses, ils en font aussi aux contribuables. Ces conditions de salaire ne permettent pas à ceux et celles qui le perçoivent d’avoir suffisamment pour leurs frais de nourriture, de logement et de soins de santé.. Pour compenser ils et elles doivent se tourner vers les programmes d’aide publique : les timbres pour l’alimentation, Medicaid, les crédits d’impôt accumulés et l’assistance pour le logement. Dans ce détournement du capitalisme les contribuables se trouvent à s’opposer au projet de loi et en même temps à subventionner les grandes entreprises qui paient de bas salaires alors que leurs p.d.g. font 12 000$ l’heure !
Le Comité de la Chambre des représentants sur l’éducation et la main d’œuvre a publié, l’an dernier, un rapport qui démontrait que pour chaque Super centre Walmart, il en coûtait aux contribuables, entre 900,000$ et 1,750 millions de dollars. On pourrait croire que les RépublicainEs qui s’opposent tellement à l’intervention gouvernementale prendrait acte de la situation et s’arrangeraient pour mettre fin à ces subventions déguisées. D’autant plus, que maintenant ces entreprises ne s’opposent même plus à l’augmentation du salaire minimum. Ils et elles devraient suivre cette direction…
Les RépublicainEs qui défendent les entreprises à tout crin sont engagéEs dans une bataille perdue. Ils et elles devraient cesser de contre carrer les 30 millions de travailleurs-euses de ce pays qui gagnent moins en ce moment que leurs prédécesseurs il y a 46 ans si on ajuste leurs gains à l’inflation. Les politicienNEs, quelle que soit leur allégeance, qui affrontent les RépublicainEs qui refusent d’admettre que le temps est venu pour une hausse du salaire minimum, devraient les mettre en contradiction avec ceux et celles de leur camp qui sont d’accord. Laissons les résistantEs marcher vers leur propre défaite.