Pensons au niqab, par exemple, et à sa terrible incidence sur les changements climatiques, ou sur le sous-financement de l’ACDI et de Radio-Canada ! Selon Immigration Canada, depuis 2011, deux femmes seulement sur 680,000 ont refusé de retirer le niqab pour obtenir leur citoyenneté : pourquoi « mousser » un tel enjeu jour après jour, soir après soir, alors que tant de choses autrement plus importantes pour notre avenir sont en jeu le 19 octobre ?
« Performance… gaffes… phrase assassine… il n’a pas gagné, il ne s’est pas effondré non plus. » (Emmanuelle Latraverse dixit, suite au débat sur la politique étrangère, le 28 septembre). Par-delà l’évaluation des boxeurs cravatés, où est donc la mise en lumière des idées-force, des projets, des perspectives offertes aux citoyens ce soir-là ?
Le pays où nous vivons est d’abord le langage : ce serait bien, lorsqu’on a le privilège d’avoir accès à la parole, de peser et d’habiter le sens des mots qu’on emploie, particulièrement lorsqu’on prétend « informer » une majorité… trop silencieuse. Et introduire un gramme de subjectivité citoyenne dans une tasse d’objectivité journalistique ne ferait parfois pas de tort à cette information.
Jean-François Boisvert