La Commission des relations de travail de l’Alberta (ALRB) examinera la demande syndicale et décidera à une date ultérieure si un vote doit être tenu pour déterminer si ces travailleurs seront représentés par le syndicat des Teamsters.
Il s’agit de la deuxième requête en accréditation afin de représenter les travailleurs d’Amazon en Alberta. Le 13 septembre 2021, la Section locale 362 du syndicat des Teamsters a déposé une requête en accréditation auprès de la Commission des relations de travail pour les salarié·es de l’entrepôt YEG 1 d’Amazon à Nisku. Le syndicat attend la décision de la Commission. Cette demande était la première étape de la campagne des Teamsters canadiens visant à syndiquer les travailleurs de cette entreprise américaine.
« Les gens d’Amazon nous disent que la sécurité d’emploi, le rythme de travail, la discrimination et le favoritisme sont des enjeux majeurs pour eux, explique François Laporte, président de Teamsters Canada. Nous avons les ressources et la capacité de mettre un terme à ces injustices, et c’est pourquoi ces travailleurs ont choisi les Teamsters. »
De nombreux reportages dans les médias sont venus confirmer les reproches des travailleurs d’Amazon depuis quelque temps. De plus en plus de gens se questionnent sur les méthodes du géant américain et les injustices que subiraient certains travailleurs et travailleuses.
À Calgary, certains salariés ont aussi rapporté que l’employeur aurait organisé de petites réunions pour dire qu’il savait qui avait signé des cartes syndicales. Les Teamsters entendent contester devant l’ALRB ces agissements d’Amazon. De plus, la Section locale 987 des Teamsters a déjà déposé une plainte pour pratique déloyale de travail auprès de l’ALRB en rapport avec l’utilisation inappropriée de gardes de sécurité par Amazon depuis que les Teamsters ont commencé leur campagne de syndicalisation.
Certains ex-salarié·es d’Amazon devenus blogueurs publient même sur les réseaux sociaux que les promotions dans cette entreprise sont laissées à la discrétion de gestionnaires plus ou moins compétents. De plus, les quarts de travail de 10 à 12 heures ne favoriseraient pas la conciliation travail/famille. Le taux de productivité serait aussi strictement mesuré, ce qui fait en sorte que les pauses toilette sont devenues un luxe que les travailleurs ne peuvent pas se permettre. Sans compter le fait qu’il serait quasiment impossible pour eux de s’asseoir pendant les quarts de travail.
« Quand j’entends des travailleurs raconter des choses comme ça, je me demande si nous sommes en 2021 ou dans les années 1950, déclare Jim Haryett, secrétaire-trésorier de la Section locale 987 du syndicat des Teamsters. Ces inégalités ne font que renforcer la promesse que les Teamsters ont faite à ces travailleurs : nous allons les soutenir en respectant leur rythme, tout au long de ce processus et les aider à chaque étape. »
La campagne de syndicalisation chez Amazon a été lancée lors du congrès de la Fraternité internationale des Teamsters en juin 2021. Cette campagne à grande échelle est menée conjointement par des dizaines de sections locales des Teamsters aux États-Unis et au Canada.
« Quel que soit le résultat de la campagne à YYC 1, les Teamsters soutiennent les travailleurs d’Amazon, conclut le président de Teamsters Canada. Ils ne sont pas seuls, et nous ne reculons pas. »
« Nous serons aux côtés de ces travailleurs et travailleuses aussi longtemps qu’il le faudra. »
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