Tiré de l’Humanité
www.humanite.fr/feminisme/elections/legislatives-2024-face-a-la-menace-rn-la-riposte-feministe-sorganise
Par Kareen Janselme <https://www.humanite.fr/authors/kar...> , L’Humanité, France. Mis à jour le 12 juin 2024 à 19h40
Depuis le coup de semonce de dimanche auxélections européenneset la réplique sismique provoquée par la dissolution del’Assemblée nationale, les communautés féministes et queer s’interrogent sur les modes d’action efficaces et rapides à déployer pour contrer l’avancée du RN.
Très vite, les réseaux sociaux et des tribunes ont pu porter de nombreuses voix féministes. « L’extrême droite n’est pas une bonne nouvelle pour les femmes », a rappelé la Fondation des femmes, dénonçant le programme délétère du parti d’extrême droite contre les droits sexuels et reproductifs, contre l’accès aux droits et aux services publics, précisant que « les femmes n’appartiennent ni à leur mari, ni à leur famille, ni à la patrie ».
Choisir la cause des femmes, qui avait persuadé la FI, le PS-PP, EELV et le PCF d’inscrire dans leur programme leur projet européen pour le droit des femmes et des personnes LGBTQI +, demandait dès le 9 juin une coalition des forces de gauche. « Nous ne nous résignons pas au tapis rouge que le président de la République déroule à l’extrême droite », précisait l’association.
*Une mobilisation commune le 23 juin*
Passé la réaction et la prise de parole engagée, des assemblées générales n’ont pas tardé à se réunir pour organiser la riposte sur le terrain. Mardi soir, la Fondation des femmes rassemblait une centaine d’organisations pour construire une journée d’action féministe. « C’est historique de notre point de vue, mais tout autant que ce moment », analyse Laura Slimani, directrice du pôle projets de la Fondation.
Comment rassembler une vague puissante et inclusive pour se faire entendre ? Si certains collectifs annoncent sans ambiguïté leur couleur politique à gauche, d’autres organisations plus institutionnelles ont du mal à s’afficher publiquement.
« Nous préparons une grande mobilisation pour le 23 juin, à laquelle toutes et tous pourront participer pour alerter sur les dangers de l’extrême droite pour les femmes, détaille Laura Slimani. Le mouvement doit être fort et visible à Paris et partout en France, mais inclure au-delà des organisations féministes. Tout l’enjeu est de créer quelque chose le plus large possible, que le mouvement féministe soit le catalyseur d’une grande mobilisation, complémentaire à celle du monde du travail du 15 juin et de la Marche des fiertés du 29 juin. Il faut occuper le terrain et montrer que la France dit non à l’extrême droite. »
*L’expérience militante des féministes en soutien à la campagne du front populaire*
Le même soir, simultanément, 200 militantes #NousToutes répondaient présent à un rendez-vous précipité. « Nous n’avons pas le temps d’attendre, toutes les réunions ont eu lieu en même temps, s’excuse presque Marie, l’une des porte-parole collégiales de #NousToutes. L’une d’entre nous s’est rendue à la réunion organisée par la Fondation des femmes, mardi soir, une autre membre menait la nôtre en même temps. J’en connais certaines qui participaient à l’Assemblée féministe Paris-Banlieue. Nous sommes toutes en contact entre nous pour développer des actions complémentaires. Les temps sont très courts. »
Leur collectif s’est, lui, prononcé franchement pour une union de la gauche dès dimanche. « Nous appelons à voter le nouveau Front populaire, enchaîne Marie. Pour nous, le féminisme est à gauche. Mais là, notre premier objectif est d’aller récupérer un maximum de votes abstentionnistes, voire de faire changer certaines opinions en allant à la rencontre des personnes sur les territoires, notamment dans les petites localités. Notre second objectif est qu’il n’y ait /pas d’agresseurs parmi les candidats /investis par les partis de gauche. »
#NousToutes entend utiliser ses outils et son expertise particulière : réaliser de grosses campagnes sur les réseaux sociaux, avec des messages simples et percutants luttant contre les fausses informations, mobiliser en masse par tractage et coordonner des actions de collage sur toute la France. « Nous voulons aussi interpeller des personnalités culturelles, éloignées du monde associatif, pour qu’elles prennent position et sensibilisent les jeunes », ajoute Marie – 60 % des 18-24 ans n’ont pas voté aux Européennes et doivent être mobilisés contre les idées fascistes.
La relève féministe, qui soutient le nouveau Front populaire, exige aussi que les agresseurs soient disqualifiés et insiste pour « l’investiture de femmes, jeunes, de quartiers populaires, milieux ruraux et du monde du travail ». D’autres assemblées générales s’organisent en banlieue, autour des mères isolées, dans les mouvements antiracistes, antivalidistes, queer et trans, ces prochains jours. Si un mot d’ordre commun n’a pas encore été trouvé, la résistance est collective.
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sur les droits des femmes.© Teresa Suarez / Réa
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