“Cela fait plus de 10 ans que la FFQ tient une conversation sur la question de la laïcité. De 2009 à 2019, nous avons pu trouver une sortie par le haut en prenant pour grille d’analyse simple le principe “nos corps, nos choix” et en écoutant les premières concernées” est venu expliquer la Présidente de la Fédération du Québec.
Si un des arguments phares du gouvernement Legault est que le débat dure depuis trop longtemps et qu’en conséquence il faut légiférer aujourd’hui, nous répondons que ce projet de loi sera loin de mettre fin à ces débats.
“Ce projet de loi crée un plafond de verre. J’ai l’intention de briser ce plafond de verre que vous êtes en train de construire. Dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans, j’ai l’intention de rester là pour prendre ma place dans la société québécoise” a déclaré Idil Issa, femme musulmane noire, au côté de Gabrielle Bouchard, Présidente de la FFQ.
La FFQ rejette également l’idée selon laquelle la religion serait automatiquement associée à l’oppression des femmes. Au Québec, il y a des féministes croyantes, tout comme il y a des athées réactionnaires. Pensons par exemple à ces féministes chrétiennes qui luttent pour le droit à l’avortement libre et gratuit et pensons à toutes ces féministes musulmanes qui, en tant que membre de la FFQ, se battent avec nous pour les droits de toutes les femmes.
La FFQ a rappelé dans ses conversations avec les députés que ce projet de loi ne vise pas la laïcité mais les femmes musulmanes.
La FFQ est prête à engager une discussion avec le Premier Ministre sur la laïcité, principe de séparation de la religion et des institutions et non pas un outil d’oppression des minorités.
Ce projet de loi, loin de nous rapprocher de l’égalité entre les hommes et les femmes ne fait que masquer, sous le couvert d’une fausse laïcité, le contrôle de nos corps et nos vies.
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