Le président du Mouvement pour les arts et les lettres (MAL), l’auteur Stanley Péan, estime que le budget du Québec présenté jeudi néglige le financement de la création au profit des projets majeurs internationaux.
Le Mouvement pour les arts et les lettres regroupe sept organisations nationales et treize conseils régionaux de la culture du secteur des arts et des lettres représentant des milliers d’artistes.
Selon l’écrivain, le premier constat de ce budget est que le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) ne voit pas son budget progresser substantiellement. La cible de 120 millions $ que le MAL revendique pour le Conseil des arts et des lettres est loin d’être atteint.
Cette revendication du MAL de porter le budget du CALQ de 87 à 120 millions $ est fondée notamment sur les projets méritoires que reçoit le CALQ chaque année et qui ne voient jamais le jour faute de financement, a précisé M. Péan.
La création du Fonds Capital-Culture-Québec de 100 millions $ qui seront investis dans des projets majeurs internationaux sur une période de huit ans. Ce montant proviendra à 60% du gouvernement du Québec et à 40% du Fonds de solidarité FTQ et sera destiné, selon le MAL, à un petit nombre d’entreprises à but lucratif. Ce qui le rend peu accessible aux créateurs.
Le Mouvement compte se mobiliser au cours des prochaines semaines pour que les modalités soient modifiées afin d’assurer une plus grande accessibilité au nouveau fonds, en particulier pour les clientèles du Conseil des arts et des lettres.
« Même si on peut anticiper des retombées à long terme de ce fonds pour une partie des créateurs et des travailleurs culturels québécois, le problème fondamental de la précarité du coeur créatif et de l’insuffisance des ressources du CALQ demeure entier au lendemain de ce budget. L’aide au coeur créatif, qui passe en grande partie par le CALQ, demeure la problématique numéro un en culture » a critiqué M. Péan.
Le MAL a rappelé que plusieurs des entreprises culturelles à succès au Québec avaient d’abord été des projets de créateurs, artistes et compagnies artistiques ayant été soutenus dans des projets innovateurs. Pour le MAL, négliger l’aide directe à la création équivaut à construire tout le secteur culturel sur des fondations fragiles.