Édition du 18 juin 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le mépris de l’ouvrier

Il est difficile d’avoir une discussion rationnelle sur le sort des Chantiers Davies. Surtout autour de ses ouvriers. Tout de suite surgissent les préjugés entretenus par une certaine opinion comme quoi ces ouvriers sont des paresseux, des voleurs, des gens qui abusent de leurs droits, … Il faudrait, selon ces préjugés, qu’ils renoncent à leur syndicat, leur convention collective, leur histoire même, appartenant au patrimoine immatériel de tout le Québec, pour faire concurrence au bénéfice de la Cie à cause des salaires de misère dans le Tiers-Monde.
Alors que la plupart des maires du Québec se préoccupent du maintien ou du développement d’emplois bien rémunérés dans leur ville, la Mairesse de Lévis reste pour le moins discrète sur cet épineux problème de l’accès à un travail bien payé, sécuritaire, pour lequel les changements technologiques demandent une formation permanente, …
Le mépris de l’ouvrier impose une forme de censure dans les discours qui prend pour acquis que le point de vue de celui-ci soit trompeur, opportuniste, calculateur et emprunt de mauvaise foi. Il entraîne cet opinion malveillante du Maire Labeaume, de l’autre côté du fleuve, que les producteurs, ces authentiques créateurs de richesse, pourraient « faire honte à sa ville » s’ils se font acteurs politiques pour défendre leurs droits à un travail rémunérateur.
Le mépris de l’ouvrier, c’est celui de tout salarié qui veut tirer le meilleur parti de sa condition de travailleur manuel afin de nourrir adéquatement sa famille selon les recommandations des normes diététiques, de donner accès à ses enfants à la meilleure éducation possible, et enfin, de contribuer à une société en progrès constant dans tous ses aspects : la culture, la vie politique et démocratique, les loisirs, … la prospérité et tous les fruits que le travail apporte dans ce sens.
Le mépris de l’ouvrier, somme toute, c’est la réaction politique ignoble qui entrave toutes les initiatives réelles et de grande ampleur dont une société moderne doit se pourvoir pour sortir des crises et des malaises qu’engendre le peu de respect pour le Travail contre le Capital.
Guy Roy, membres de Québec solidaire-Lévis

Mots-clés : Communiqués Québec
Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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