« Si nous souhaitons un développement économique pour le Québec, la filière verte est beaucoup prometteuse en matière d’emplois que "l’or noir" dont on parle amplement ces derniers temps. Par exemple, si les 115 M$ utilisés par Québec pour financer l’exploration pétrolière à Anticosti étaient plutôt utilisés pour l’efficacité énergétique, la bioénergie ou dans le secteur solaire, on aurait créé en moyenne 57% plus d’emplois. Le Québec ne prend pas un virage avantageux pour l’emploi en favorisant le développement des ressources non renouvelables » constate Bertrand Schepper, auteur de la note.
La rapport présenté aujourd’hui retrace également l’histoire des politiques industrielles du Québec et du Canada et montre que le choix de l’exploitation des ressources non renouvelables trouve ses origines dans la dépendance du Québec aux stratégies économiques fédérales.
« Historiquement, les politiques industrielles canadiennes n’ont jamais été à l’avantage du Québec. Ce sont d’autres provinces - d’abord l’Ontario, ensuite l’Alberta - qui ont grandement bénéficié de l’action fédérale. Par contre, le Québec semble souvent emboîter le pas au gouvernement fédéral. C’est le cas avec la politique industrielle actuelle du gouvernement du Québec qui fonde ses espoirs de développement sur l’extraction d’énergies fossiles et l’exploitation minière » souligne Eve-Lyne Couturier, auteure de la note.
« Pourtant, cette stratégie de développement n’a pas aidé le Canada. À cause de l’effet du pétrole sur la devise canadienne, chaque emploi gagné dans le secteur pétrolier a été compensé par 30 emplois perdus dans le secteur manufacturier. Le pétrole rapporte gros à ceux qui l’exploitent, mais il n’est pas particulièrement créateur d’emplois, en plus d’être polluant » rappelle Bertrand Schepper.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a participé au financement de cette note socio-économique. Les politiques industrielles au Québec et au Canada est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca.