En ce sens, l’organisme salue le financement à la hauteur de 1,5 milliards $ de la troisième phase de l’Initiative pour la construction rapide de logements (ICRL), déjà annoncée par le Ministre du Logement, de la Diversité et de l’Inclusion, Ahmed Hussen, mais il aurait souhaité qu’elle soit reconduite jusqu’en 2028, comme c’est le cas du reste de la Stratégie nationale sur le logement : « Pourquoi l’Initiative qui est la seule dédiée à la construction par le secteur sans but lucratif de logements répondant aux besoins des plus vulnérables est-elle, année après année, soumise aux arbitraires budgétaires ? », se demande Véronique Laflamme, en ajoutant qu’il aurait au contraire fallu la bonifier et l’étendre à d’autres ménages mal-logés.
Le FRAPRU se réjouit aussi de la création d’un programme de coopératives d’habitation doté d’un budget de 500 millions $ provenant d’une réaffectation de sommes prévues dans le Fonds de co-investissement, et de prêts pouvant totaliser 1 milliard $, provenant de l’Initiative Financement de la construction de logements locatifs. Même s’il attend de connaître les détails pour ce faire une idée plus précise à ce sujet, le regroupement trouve surtout bien faible l’objectif de 6000 logements coopératifs en regard des besoins des communautés. Cette mesure semble enfin donner suite aux nombreuses critiques, dont celles du FRAPRU, voulant que les deux initiatives les plus ambitieuses de la Stratégie ratent largement la cible, « mais on est encore loin du coup de barre espéré », selon Véronique Laflamme.
Quant à la bonification ponctuelle de 500 $ de l’allocation-logement annoncée dans le budget, Véronique Laflamme affirme : « Les ménages à faible revenu accueilleront positivement cette mesure, si elle vient à se concrétiser au Québec, ce qui devra être négocié avec le gouvernement Legault, mais ce n’est pas ainsi qu’on pourra s’attaquer au coût croissant du logement qui, elle, a des causes structurelles ».
Le FRAPRU se montre aussi critique face aux modifications apportées à la principale mesure de cette Stratégie, l’Initiative Financement de la construction de logements locatifs, qui a fait l’objet de sérieux questionnements dans les derniers mois. Véronique Laflamme note que « le gouvernement Trudeau s’est contenté d’appliquer les termes de l’entente convenue avec le NPD, le 22 mars, en la centrant davantage sur la réalisation de logements dits abordables, mais qui ne le sont absolument pas pour les ménages à faible revenu ; et en plus, cette exigence n’est valable que pour 40 % des logements ».
Le regroupement québécois déplore par ailleurs que le nouveau fonds d’accélération de la construction de logements, disposant d’un budget de 4 milliards $ en cinq ans, ne soit pas non plus clairement destiné au secteur sans but lucratif.
Il se dit en accord avec la volonté d’imposer pleinement les bénéfices issus de la vente d’une propriété détenue depuis moins de 12 mois, y voyant un premier pas visant à contrer la spéculation immobilière. « Il faudra aller beaucoup plus loin, ce que pourrait permettre l’examen promis dans le budget du rôle des grands acteurs immobiliers et du traitement fiscal qui leur est réservé », estime Véronique Laflamme.
Enfin, comme plusieurs autres associations, le FRAPRU qualifie de honteuse la faiblesse des investissements de 300 millions $ sur 5 ans annoncés pour mettre en œuvre la nouvelle stratégie de logement autochtone en milieu urbain, rural et nordique, attendue depuis 2017.
Un message, un commentaire ?