« L’employeur veut nous forcer à effectuer une bonne partie des heures pour le travail pédagogique pendant les heures normales de travail, alors que nous devons déjà nous occuper des enfants », dénonce Lyne Perron, présidente du Syndicat des travailleuses des CPE de l’Outaouais, qui regroupe 21 accréditations, dont celle du CPE Cornemuse. Cette question des heures pédagogiques constitue l’enjeu majeur de la négociation puisque la question salariale fait déjà l’objet d’une entente de principe.
Cette demande survient alors que l’employeur tente à nouveau de justifier ses demandes avec les difficultés financières du CPE. « Ça fait déjà deux négociations que nos membres laissent tomber leurs demandes pour permettre au CPE de construire une nouvelle installation ou pour régler un contexte financier difficile. C’est assez ! » lance Mélanie Beauchamp, déléguée de la section locale du syndicat au CPE Cornemuse, qui a obtenu l’appui de 100 % des travailleuses pour la grève.
Par ailleurs, l’employeur ne peut pas continuer de prétendre que les 2,25 heures payées aux deux semaines pour effectuer la surveillance des enfants pendant la période du dîner constitueraient un gain pour le syndicat, puisqu’il s’agit tout simplement de se conformer aux normes en vigueur, qui prévoient des ratios éducatrice/enfants. Le CPE ne respecte toujours pas ces ratios. « Cette situation a d’ailleurs provoqué une grande inquiétude lors d’une évacuation à la suite d’une fuite de gaz qui est survenue pendant l’heure du midi », insiste la déléguée syndicale.
Le syndicat souligne que les conditions de travail au CPE Cornemuse sont inférieures à la moyenne dans le secteur. De plus, les CPE du Québec ont obtenu un meilleur soutien du gouvernement pour les heures consacrées à la pédagogie en 2012. « Nous ne voulons plus subir les conséquences du fait que les gestionnaires du CPE Cornemuse échouent là où la majorité des CPE réussit à trouver des solutions et à offrir des conditions supérieures aux nôtres à leurs travailleuses », précise Mélanie Beauchamp.