En négociation depuis plus de huit mois, la CSN, qui représente 80 % des CPE syndiqués, souhaite que cette journée de grève nationale force le gouvernement à accélérer la négociation. Dans les derniers jours, l’annonce de la tenue de cette première journée de grève touchant plus de 400 CPE n’a pas été suffisante pour que le gouvernement passe à la vitesse supérieure à la table de négociation. Tout cela alors que le réseau des CPE peine depuis des années à attirer et à retenir le personnel. Rappelons que les travailleuses des CPE affiliées à la CSN ont un mandat de cinq jours de grève adopté à 94 % et que d’autres journées de grève pourraient s’ajouter dans les prochaines semaines si la négociation n’accélère pas.
Des solutions des travailleuses pour freiner la pénurie et valoriser l’ensemble des emplois en CPE
La CSN porte des demandes pour mettre fin à la pénurie qui touche l’ensemble du personnel des CPE, des éducatrices en passant par les employé-es des cuisines et le personnel administratif. Les travailleuses demandent notamment :
– une charge de travail moins lourde ;
– une meilleure rémunération pour assurer l’attraction et la rétention ;
– des primes de disparité régionale pour les employé-es de certaines régions éloignées ;
– des mesures pour améliorer la qualité des services aux enfants, entre autres par des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d’éducatrices et d’enfants, ainsi que par un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers.
« On ne sent aucune urgence à régler rapidement du côté du gouvernement. Avec ce qu’il y a sur la table actuellement, on n’arrivera pas à trouver des solutions aux problèmes qu’on vit dans les CPE. Le gouvernement doit en faire plus, il doit répondre aux solutions proposées par les travailleuses pour améliorer nos conditions de travail et donner de meilleurs services aux enfants », lance Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
« Les travailleuses de CPE sont très mobilisées, on le voit ce matin partout au Québec. Ce qui est clair, c’est qu’elles vont continuer à mettre de la pression jusqu’à ce qu’elles obtiennent une bonne convention collective. J’en profite pour remercier les milliers de familles qui nous ont témoigné de leur appui dans les derniers jours », explique Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS-CSN.
« Depuis son arrivée au pouvoir, la CAQ peine à remettre le réseau des CPE sur pied. Des milliers de familles attendent avec impatience d’avoir une place. Pendant ce temps-là, les CPE ont du mal à recruter. Aujourd’hui, je lance un message à la ministre de la Famille, Suzanne Roy. Il n’y a aucune raison pour que ce conflit perdure. Il est temps d’aller à la table de négociation et de bonifier les conditions de travail et les salaires des travailleuses de CPE. C’est la solution pour combler les places dont les familles ont tellement besoin », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Une grève partout au Québec
La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. La grève touche l’ensemble des régions du Québec, alors que la CSN est présente dans plus de 400 CPE. Voici le nombre de centres par région affiliés à la CSN :
– 7 CPE en Abitibi-Témiscamingue
– 12 CPE au Bas-Saint-Laurent
– 10 CPE sur la Côte-Nord
– 22 CPE dans le Centre-du-Québec et la Mauricie
– 36 CPE en Estrie
– 12 CPE en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
– 11 CPE dans Lanaudière
– 25 CPE dans les Laurentides
– 51 CPE en Montérégie
– 112 CPE à Montréal et à Laval
– 23 CPE en Outaouais
– 64 CPE à Québec et dans Chaudière-Appalaches
– 31 CPE au Saguenay-Lac-Saint-Jean
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