La pénurie de personnel frappe durement les CPE. Dans les derniers jours, aussi bien des travailleuses de CPE que des parents et des directions ont interpellé le gouvernement pour qu’il en fasse davantage pour valoriser les emplois dans le secteur. Alors que la négociation est une occasion à saisir pour bonifier les conditions de travail, le gouvernement avance à pas de tortue. La CSN, qui représente 80 % des CPE syndiqués, monte le ton en annonçant dès maintenant une troisième journée de grève, qui se tiendra à moins d’obtenir une entente de principe.
Le gouvernement doit cesser de se trainer les pieds et agir pour l’avenir des CPE
La stratégie de négociation adoptée par le gouvernement a de lourdes conséquences aussi bien pour les familles que pour les travailleuses et les travailleurs. De son côté, la CSN propose plusieurs solutions ambitieuses pour assurer l’avenir du réseau, aussi bien pour améliorer les conditions de travail pour tous les titres d’emploi que pour agir pour les régions éloignées. Dans cette négociation, les travailleuses demandent notamment :
– une charge de travail moins lourde ;
– une meilleure rémunération pour assurer l’attraction et la rétention ;
– des primes de disparité régionale pour les employé-es de certaines régions éloignées ;
– des mesures pour améliorer la qualité des services aux enfants, entre autres par des ratios bien balisés et respectés entre le nombre d’éducatrices et d’enfants, ainsi que par un meilleur soutien pour les enfants ayant des besoins particuliers.
« Il n’y a que le gouvernement qui n’a pas l’air de comprendre l’urgence d’en faire plus pour valoriser les emplois en CPE. Les parents comme les travailleuses des CPE lui demandent d’agir. Il faut continuer d’accentuer la pression et c’est pourquoi nous annonçons aujourd’hui la tenue de notre troisième journée de grève le 17 février », lance Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
« Les travailleuses et les travailleurs des CPE tiennent ce réseau à bout de bras depuis tellement d’années. Elles voient des collègues épuisées quitter leur emploi pour aller travailler ailleurs. Le gouvernement doit bonifier les conditions de travail et les salaires pour inverser cette tendance », explique Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS-CSN.
« Qu’attend la ministre de la Famille pour avancer à la table de négociation ? Près de 13 000 travailleuses sont en grève aujourd’hui pour lui demander de valoriser leurs emplois. Ce que le gouvernement propose actuellement est nettement insuffisant. Les bienfaits des CPE ne sont plus à démontrer. Ce qui est le plus important actuellement pour le réseau, c’est d’obtenir une bonne convention collective », de conclure Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.
Une grève partout au Québec
La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. La grève touche l’ensemble des régions du Québec, alors que la CSN est présente dans plus de 400 CPE. Voici le nombre de centres par région affiliés à la CSN :
– 7 CPE en Abitibi-Témiscamingue
– 12 CPE au Bas-Saint-Laurent
– 10 CPE sur la Côte-Nord
– 22 CPE dans le Centre-du-Québec et la Mauricie
– 36 CPE en Estrie
– 12 CPE en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
– 11 CPE dans Lanaudière
– 25 CPE dans les Laurentides
– 51 CPE en Montérégie
– 112 CPE à Montréal et à Laval
– 23 CPE en Outaouais
– 64 CPE à Québec et dans Chaudière-Appalaches
– 31 CPE au Saguenay-Lac-Saint-Jean
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