Les objectifs principaux de ce projet de recherche-intervention sont de concevoir et d’expérimenter un dispositif organisationnel de prévention des problèmes de santé mentale fondés sur une approche clinique du travail. Cela se traduit par la mise en place de différentes méthodologies ou outils susceptibles de prévenir les risques psychosociaux et les problèmes de santé mentale au travail. Cette approche théorique part du principe que le travail est un vecteur puissant de santé lorsqu’il est exercé dans des conditions favorisant la construction de soi et du monde. « Ce projet de recherche-intervention constitue une première remarquable dans le monde des relations du travail et des enjeux de santé et de sécurité pour le personnel enseignant au Québec, souligne madame Nathalie Morel, vice-présidente à la vie professionnelle de la FAE. Depuis plusieurs années déjà, la FAE se penche sur la santé mentale des enseignantes et enseignants. Ce projet reconnaît enfin la nécessité et l’importance de consacrer du temps et des moyens concrets, dans les établissements scolaires, pour prévenir les risques psychosociaux du travail et les problèmes de santé mentale qui peuvent en découler. »
Le projet de recherche-intervention vise à instituer un comité « santé mentale, qualité de vie et organisation du travail » dans un minimum de 12 établissements scolaires, répartis dans les centres de services scolaires (CSS) dont les syndicats sont représentés par la FAE. Ce comité, composé d’enseignantes et d’enseignants et d’un membre de la direction, aura pour mandat de prévenir les situations de travail à risque pour la santé mentale en favorisant la prise en compte des rôles et des responsabilités des divers intervenants impliqués. D’entrée de jeu, les chercheuses et chercheurs associés au projet accompagneront les personnes participantes pour créer un espace de dialogue afin de discuter de l’expérience subjective du travail et d’identifier des pistes communes d’amélioration de leurs conditions de travail et d’exercice. Les données recueillies permettront de documenter l’implantation du dispositif organisationnel et de produire des recommandations. Nous espérons que ce projet permettra ensuite d’étendre l’expérience à d’autres établissements scolaires. Il est souhaitable, en effet, que ce comité demeure pérenne afin de soutenir l’amélioration de l’organisation du travail, de façon continue. Par sa pertinence, tant scientifique que sociale, ce projet s’inscrit dans le développement des connaissances en matière de santé et de sécurité du travail. « D’une part, il est temps de traiter les problèmes de santé mentale au travail sur le plan organisationnel, et de cesser de n’en faire que des questions individuelles ou personnelles, précise Luc Ferland, vice-président aux relations du travail de la FAE. D’autre part, les contextes sociaux et juridiques s’avèrent favorables et il y a une volonté sincère de travailler de manière paritaire sur ces questions. C’est une occasion à saisir, tant pour l’avancement de la recherche en santé mentale au travail, que pour mieux prendre soin du personnel enseignant », conclut monsieur Ferland.
Le projet de recherche-intervention implique aussi la participation d’autres chercheuses et chercheurs chevronnés dans la recherche en santé mentale au travail que sont Emmanuel Poirel, Ph. D., et Frédéric Yvon, professeurs à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, Patricia Dionne, Ph. D., et Frédéric Saussez, professeurs à la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, David Benoit, professeur au Département des sciences de l’éducation à l’Université du Québec en Outaouais et Mariève Pelletier, Ph. D., conseillère scientifique spécialisée en santé au travail à l’Institut national de santé publique du Québec.
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