Quand le premier ministre du Québec, François Legault, déclare : « On est rendus à 16,7% sur une masse salariale de 60 milliards », il charrie outrancièrement et voici pourquoi.
Lorsque François Legault et Sonia LeBel affirment qu’un pour cent d’augmentation coûte au gouvernement 600 millions de dollars, c’est comme si ces deux membres incontournables du gouvernement caquiste incluaient les médecins, les cadres, les agents de la Sûreté du Québec (SQ) et les député.e.s. Sur les 60 milliards de la masse salariale du gouvernement du Québec, seulement 46,8 milliards visent les quelque 600 000 personnes salarié.e.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic. Un pour cent (1%) c’est donc 468 millions de dollars. Sur ce montant, 47 millions retournent au ministère des Finances directement en impôt sur le revenu.
Dans les anciennes négociations, le gouvernement se plaisait à rappeler que les salaires représentaient 60 % des dépenses de l’État. Cet argument n’est pas utilisé cette fois-ci. Pourquoi ? Probablement en raison du fait que la modération salariale des dernières années commence à apparaître dans les données du Conseil du trésor. En effet, la rémunération des employées et des employés de l’État représente une part de moins en moins importante des dépenses publiques. Si elle représentait 57,6 % des dépenses de programmes en 2014, dont uniquement 43,1 % pour les salarié.e.s syndiqués, son poids a fondu à 52,4 % (40,5 % pour les syndiqué.e.s) cette année. Pour une « entreprise de service » comme le gouvernement, l’effacement progressif de la main-d’œuvre soulève nécessairement des questions sur sa capacité de rendre des services à la population qu’il prétend desservir.
Conclusion
Il ne faut surtout donc pas oublier que lorsqu’il est question de pourcentage et de milliards d’augmentations ceux-ci ne sont pas tous dirigés uniquement vers les salarié.e.s syndiqué.e.s des secteurs public et parapublic. Il y en a aussi pour la création de nouveaux postes, comme les 4000 aides à la classe que le gouvernement veut imposer à la FSE-CSQ et à la FAE dans le cadre de la présente ronde de négociation. Il y a aussi les hausses de salaire qu’il veut accorder, sans tambour ni trompette, à une minorité déjà fort bien rémunérée comme les cadres, les juges, les policières et les policiers de la Sûreté du Québec et bien entendu les député.e.s de l’Assemblée nationale. Pour une étude échelonnée dans le temps sur le sujet de la rémunération dans les secteurs public et parapublic nous vous référons aux sept articles suivants que nous avons publiés, au fil des ans, dans Presse-toi à gauche !
https://www.pressegauche.org/Negociation-dans-les-secteurs-public-et-parapublic-58499. Consulté le 10 décembre 2023.
https://www.pressegauche.org/Des-conditions-salariales-sous-pressions-depuis-35-ans. Consulté le 10 décembre 2023.
https://www.pressegauche.org/D-une-illusion-a-l-autre. Consulté le 10 décembre 2023.
https://www.pressegauche.org/Des-augmentations-salariales-fameliques-et-l-apparition-subite-de-surplus. Consulté le 10 décembre 2023.
https://www.pressegauche.org/La-face-cachee-de-la-remuneration-reelle-des-salarieEs-syndiqueEs-dans-les. Consulté le 10 décembre 2023.
https://www.pressegauche.org/La-part-des-depenses-des-employeEs-syndiqueEs-des-secteurs-public-et-parapublic. Consulté le 10 décembre 2023.
https://www.pressegauche.org/Augmentations-salariales-parametriques-1-dans-les-secteurs-public-et-parapublic. Consulté le 10 décembre 2023.
Yvan Perrier
10 décembre 2023
20h30
yvan_perrier@hotmail.com
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