Les liens entre crise climatique et repli identitaire vont s’exacerber.
Nous devons comprendre l’écofascisme pour mieux se préparer à l’affronter.

Le livre *La tentation écofasciste - Écologie et extrême droite*, de
l’essayiste français Pierre Madelin, va paraître *en librairie le 4 avril
2023*.

*En bref : *« Il me semble raisonnable de penser que plus la crise
écologique s’aggravera, plus les options démocratiques et émancipatrices
dont nous disposons pour y faire face s’amenuiseront, et plus au contraire
des solutions extrêmes, aujourd’hui encore impensables, risqueront de
s’imposer », écrit Pierre Madelin dans ce livre au carrefour de l’histoire
des idées, de la cartographie intellectuelle et de la prospective politique.

*À propos du livre*

Qu’ont en commun Brenton Tarrant, de la Nouvelle-Zélande, Patrick Crusius,
du Texas, et Payton Gendron, de Buffalo ? Outre le fait macabre qu’ils sont
l’auteur de tueries de masse, ils ont tous les trois rédigé, avant de
passer à l’acte, un manifeste que l’on pourrait qualifier d’« écofasciste
 ». Voici par exemple ce qu’écrit Tarrant : « Je me considère comme un
écofasciste. [...] L’immigration et le réchauffement climatique sont deux
faces du même problème. L’environnement est détruit par la surpopulation,
et nous, les Européens, sommes les seuls qui ne contribuons pas à la
surpopulation. […] Il faut tuer les envahisseurs, tuer la surpopulation, et
ainsi sauver l’environnement. » Terrifiantes déclarations sans résonance ou
manifestation d’une idéologie émergente ?

Le lien entre l’extrême droite et la défense de l’environnement n’a rien
d’évident. De Trump à Bolsonaro, les principaux leaders nationalistes ont
presque toujours affiché un soutien inconditionnel aux énergies fossiles.
Pourtant, il existe bel et bien une pensée écofasciste au sein de la grande
famille des idéologies nationalistes et identitaires. Démographie, tensions
entre localisme et universalisme, immigration… Les théories écofascistes
sèment un certain trouble dans l’écologie politique, d’autant plus qu’en
France une partie de l’extrême droite tend à s’écologiser, notamment à
travers Marine Le Pen, alors qu’aux États-Unis, inversement, une frange du
mouvement écologiste tend à se fasciser. Même si aucun gouvernement ne s’en
est encore revendiqué, la mouvance, encore embryonnaire, pourrait bien
s’intensifier dans les années à venir. « Il me semble raisonnable de penser
que plus la crise écologique s’aggravera, plus les options démocratiques et
émancipatrices dont nous disposons pour y faire face s’amenuiseront, et
plus au contraire des solutions extrêmes, aujourd’hui encore impensables,
risqueront de s’imposer », écrit Pierre Madelin dans ce livre au carrefour
de l’histoire des idées, de la cartographie intellectuelle et de la
prospective politique.

Une lecture indispensable pour mieux combattre cette alliance émergente du
« brun » et du « vert ».

*À propos de l’auteur*

Pierre Madelin est philosophe et traducteur spécialisé dans les « humanités
environnementales ». Chez Écosociété, il est l’auteur d’*Après le
capitalisme. Essai d’écologie politique* (2017) et de *Faut-il en finir
avec la civilisation ? Primitivisme et effondrement* (2021).