La parité salariale de l’aide juridique avec les procureur-es de la Couronne demeure au cœur du litige. En effet, Québec refuse de reconduire ce principe d’équité pourtant enchâssé dans les conventions collectives depuis 35 ans.
« Alors que le système de justice craque déjà de partout, c’est l’accès à la justice que le gouvernement vient attaquer en s’en prenant au réseau de l’aide juridique », déplore Hugo Caissy, président du syndicat du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie.
« Malgré toutes les démonstrations nécessaires, nos vis-à-vis sont incapables de nous assurer du maintien de cette parité », ajoute la présidente du Syndicat de l’aide juridique de Montréal et Laval-CSN, Justine Lambert-Boulianne. « Le gouvernement voudrait reléguer cette question à un comité où nous n’aurions aucun droit de regard, alors que nos négociations traînent depuis trois ans déjà. »
« Nous avons assez attendu, il est maintenant temps de régler cette négociation afin de mettre toutes nos énergies au service du système de justice, déjà confronté à de nombreux défis », ajoute pour sa part Sandrine Malo, présidente du syndicat des Laurentides et de Lanaudière.
Au cours des prochaines semaines, des avis seront envoyés à la magistrature afin de signifier cet arrêt de travail prolongé. Des demandes de remise seront envoyées pour les auditions qui auraient lieu pendant la période de débrayage.
Un mouvement qui grandit
Au fil des dernières semaines, deux autres syndicats ont joint les rangs de la CSN : les avocates et avocats de l’aide juridique de la Mauricie-Centre-du-Québec et du Saguenay-Lac-Sain-Jean. Ils ont fait le choix de quitter la Fédération des avocates et avocats de l’aide juridique du Québec (FAAJQ), organisation indépendante, après que celle-ci a eu signé en juin 2022 une entente de principe jugée largement insuffisante, puisqu’elle compromet la parité salariale avec la Couronne. Cette entente a été également refusée par les membres de l’aide juridique de la Rive-Sud, qui ont aussi quitté les rangs de la FAAJQ.
En fonction des prescriptions du Code du travail, les syndicats de la Mauricie-Bois-Francs et du Saguenay-Lac-Sain-Jean doivent respecter une période de 90 jours avant d’obtenir leur droit de grève. Des moyens de pression en appui aux négociations y sont prévus lors de la grève de leurs collègues des autres régions. Le Syndicat du centre communautaire juridique Rive-Sud tiendra pour sa part un vote de grève lundi prochain.
Les syndicats de l’aide juridique affiliés à la CSN représentent dorénavant 250 avocates et avocats de Montréal, de Laval, des Laurentides, de Lanaudière, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Ils sont affiliés à la Fédération des professionnèles-CSN. Fondée en 1921, la CSN regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
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