L’accepter, c’est être conséquent et respectueux face aux principes fondamentaux de notre démocratie. Pour les citoyens, prendre la parole face aux élus, ce n’est pas chose facile. Il faut à tout prix éviter d’accentuer cette difficulté en surenchérissant sur la victimisation des élus qui sont interpellés par leurs électeurs. Cela créerait un contexte malsain à l’expression des idées et nuirait au développement de notre démocratie participative. La politique, ce n’est vraiment pas facile, vous pouvez me croire, j’en sais quelque chose. Toutefois, le travail pour le bien commun est un immense privilège. Il ne faut simplement pas perdre de vue les raisons qui nous ont guidés vers cette belle vocation.
Un cas de figure révélateur à Blainville
Mardi dernier, au Conseil municipal de Blainville, auquel je participais, les esprits se sont échauffés. Un dossier qui inquiète beaucoup les Blainvillois, mais également l’ensemble du Québec, est présentement en cours sur le territoire de cette ville. Il s’agit du dossier de Stablex, un projet d’enfouissement de déchets toxiques et dangereux, provenant principalement de l’Ontario et des États-Unis, qui menace l’ensemble du bassin versant qui mène au fleuve Saint-Laurent. De manière totalement légitime, des citoyens blainvillois et d’ailleurs au Québec, préoccupés par cet enjeu majeur, cherchent à se faire entendre et obtenir des réponses des élus municipaux responsables. Malheureusement pour les personnes sur place, la mairesse s’est octroyé le droit de choisir quels citoyens pouvaient intervenir, au détriment de ceux qui se sont vus censurés, à leur grand désarroi. La mairesse devait s’attendre, en agissant ainsi, à ce qu’il y ait de l’opposition. Après tout, les gens présents souhaitaient exercer leur droit fondamental à l’expression et ils se sont retrouvés bredouilles. Dans cette situation, la mairesse a fait exactement le contraire de ce qu’elle aurait dû faire pour éviter le débordement. Avoir voulu faire exprès, on n’aurait pas pu faire mieux. Pour éviter de telles escalades dans les instances municipales, il est capital que les élus comprennent que l’expression des citoyens est la base même du bon fonctionnement démocratique. Le pouvoir qui leur ait accordé, n’est pas un chèque en blanc.
À Blainville, la mairesse est allée jusqu’à demander aux policiers de sortir les citoyens en désaccord avec la pratique discriminatoire qui avait cours. Le malaise était tel, face à ce mépris démocratique, que les policiers ont refusé d’obtempérer. Personne n’a été sorti de la salle. Peut-être faudrait-il plus de formation à nos élus pour éviter de telles dérives ?
Ce n’est pas que la politique municipale qui est malade au Québec, c’est l’ensemble de notre démocratie. Pensons au taux de participation qu’il y a aux élections municipales. La solution réside, en toute logique, dans l’encouragement et l’aménagement d’une plus grande participation citoyenne.
Martine Ouellet
Cheffe de Climat Québec
*****
Abonnez-vous à notre lettre hebdomadaire - pour recevoir tous les liens permettant d’avoir accès aux articles publiés chaque semaine.
Chaque semaine, PTAG publie de nouveaux articles dans ses différentes rubriques (économie, environnement, politique, mouvements sociaux, actualités internationales ...). La lettre hebdomadaire vous fait parvenir par courriel les liens qui vous permettent d’avoir accès à ces articles.
Remplir le formulaire ci-dessous et cliquez sur ce bouton pour vous abonner à la lettre de PTAG :
Un message, un commentaire ?