« Au Québec, la famille faisant partie des 10 % les plus riches possède, en moyenne, un revenu avant impôt et transferts 9 fois plus élevé que la famille faisant partie des 40 % les plus pauvres. Pour le patrimoine, c’est au moins 76 fois plus élevé » mentionne Geoffroy Boucher, économiste à l’Observatoire et coauteur de l’analyse.
Cette note d’analyse est la première d’un projet inédit explorant les liens entre les inégalités de patrimoine et les inégalités sociales de santé dans le contexte québécois. Elle révèle notamment qu’au Québec, les 20 % des familles les plus riches détiennent 68 % de la richesse accumulée. Cette richesse est constituée d’avoirs financiers tels que l’argent à la banque ou les investissements, et d’avoirs non financiers tels qu’une maison ou un véhicule.
« La croissance du patrimoine au Québec n’a pas profité également à l’ensemble des familles au cours des deux dernières décennies. Les familles au sommet de la distribution ont capté 66 % de l’augmentation observée de la richesse entre 1999 et 2019 » explique Sandy Torres, chercheuse à l’Observatoire et coautrice de l’analyse.
Les inégalités de patrimoine ne sont pas une fatalité ; elles sont en grande partie influencées par les politiques en place. Par exemple, les bénéficiaires des programmes d’assistance sociale et de solidarité sociale ne peuvent accumuler une somme supérieure à 1 500 $ ou 2 500 $ sans que leurs prestations ne soient réduites, ce qui constitue une barrière importante à la sortie de la pauvreté.
« La prise en compte des inégalités de patrimoine est essentielle afin d’avoir un portrait plus clair des inégalités en général, mais aussi pour guider l’élaboration des politiques publiques. Au cours des prochains mois, l’Observatoire se penchera activement sur diverses pistes de solution afin de réduire les inégalités de richesse au Québec, dont certaines sont évoquées dans cette première note d’analyse, d’ajouter Nathalie Guay, directrice générale de l’Observatoire.
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