Déjà que la CAQ fait bien peu sur le front de la lutte à l’itinérance et à la pauvreté, elle dépose différents projets de loi, en santé, en éducation et en habitation, qui auront comme conséquence d’accentuer une société à deux vitesses : ceux et celles qui peuvent se permettre de payer pour des services ou d’investir dans l’immobilier ; et ceux et celles qui doivent se contenter de services publics en déclin et de logements de moins en moins abordables. « Nous manifestons aujourd’hui pour dénoncer le "tout au privé" qui caractérise ce gouvernement depuis la sortie de la pandémie et la société de plus en plus inégalitaire qui prend forme », lance Benoît Lacoursière au nom de la coalition Main rouge. « On s’inquiète particulièrement des impacts sur les personnes en situation de précarité, parmi lesquelles les femmes sont surreprésentées. Ce n’est pas normal qu’en 2023, les gens peinent à répondre à leurs besoins de base », ajoute-t-il avec exaspération.
Non seulement la CAQ offre des baisses d’impôt qui avantagent d’abord les plus fortunés, rappellent les organisations sociales membres des deux coalitions, mais elle facilite le développement du secteur privé en lieu et place d’une politique de valorisation des services publics. Les groupes lui reprochent également l’abandon de programmes sociaux, comme le logement social. De plus, elle le fait sans réellement être à l’écoute de ceux et celles qui sont en première ligne pour constater les dégâts créés par l’inaction gouvernementale en termes d’investissements dans les services publics, les programmes sociaux et le mouvement communautaire.
Les organismes sociaux sont également inquiets des reculs démocratiques en cours. « La pandémie a de toute évidence donné le goût au gouvernement Legault de s’octroyer d’importants pouvoirs. Les consultations sur ses principaux projets de loi sont bâclées, la participation démocratique de la population aux institutions publiques est mise de côté et l’avis des communautés et des groupes qui les représentent est carrément ignoré. Les orientations de la CAQ contribuent à aggraver la pauvreté. Ce qui est hautement problématique puisque le gouvernement se doit de représenter la population entière, au lieu de défaire le filet social pour remplir les poches de ses amis », s’insurge Diana Lombardi du FRACA Montréal.
Le désengagement de l’État a des impacts sur tout le monde, dénoncent les organisations sociales qui invitent la population à se faire entendre. Les choix de la CAQ nous privent collectivement des ressources qui permettraient de renforcer notre filet social pour mieux lutter contre les inégalités sociales et économiques. D’autres choix politiques et fiscaux sont nécessaires, rappellent les groupes qui surveilleront de près la mise à jour économique du 7 novembre.
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