Les organismes en défense collective des droits mènent des luttes collectives dans plusieurs secteurs et interviennent sur une multitude de violations de droits : égalité entre les femmes et les hommes, droit au logement, droit à un revenu décent, droits des travailleuses et des travailleurs, droit à l’éducation, droits des personnes aînées, droit à la santé, droit à une société démocratique, non violente, non discriminatoire, droit à un environnement sain notamment. Par leur travail rigoureux d’analyse politique, d’éducation populaire, de mobilisation sociale et de représentation auprès des décideurs, ces organismes ont révélé, à travers l’histoire du Québec, divers problèmes sociaux et ont contribué à la mise en place de plusieurs programmes ainsi qu’à l’amélioration de la législation québécoise dans plusieurs domaines.
À l’heure des politiques d’austérité, leur rôle est primordial, mais ils sont sous-financés et sont eux-mêmes victimes de l’austérité et menacés de coupures, s’inquiètent les groupes communautaires. Lorsqu’est venu le temps de renouveler leur subvention, le gouvernement a réduit de moitié la durée de leurs ententes. « Aujourd’hui, il ne reste plus que 6 mois avant l’échéance de nos ententes et nous n’avons aucun engagement du ministre », déplore Blanche Paradis, présidente du Regroupement des organismes en défense collective des droits. « Il est inacceptable que les organismes en défense collective des droits soient maintenus dans un climat d’incertitude quant aux intentions futures du gouvernement pour leur financement », poursuit-elle. « D’autant plus que plus les droits sont attaqués, plus les besoins de les défendre sont grands, et plus le financement de nos organismes est nécessaire », conclut-elle.
Avec un financement moyen de 56 000$ par année, les organismes de défense collective des droits sont parmi les organismes communautaires les moins bien financés au Québec. Selon madame Paradis, « ce sous-financement nuit à leurs actions à un moment où les écarts se creusent entre les riches et les pauvres, où le gouvernement coupe dans les programmes qui visent justement à redistribuer la richesse et où les dénis de justice se multiplient ». Afin de réaliser pleinement leur mission, les organismes de défense collective des droits demandent au gouvernement du Québec des engagements à long terme sur un minimum de trois ans ainsi qu’un rehaussement de leur financement de 40M $.