Le gouvernement caquiste entend confier à des géants de l’info-nuagique comme IBM, Google ou encore Amazon la mission d’héberger les données numériques de l’État québécois. Les risques pour la confidentialité sont pourtant multiples lorsqu’on tient compte que ces entreprises sont américaines et sont soumises au droit américain qui a maintes fois accordé le droit de consulter ces données à des agences américaines. Autant donner les clés du poulailler au renard. Pourtant, affirme Pierre Carrier, le Québec détient toute l’expertise et les moyens pour assumer cette responsabilité. Il voit dans cette orientation de la CAQ « un projet basé sur des préjugés défavorables envers la fonction publique québécoise. » Il recommande plutôt une gestion publique de ces données par les employé.e.s de l’Etat et ce, à moindre coût que dans le privé.
Les Métallos québécois réagissent aux prises de position de François Legault en faveur d’ABI de Bécancour en portant plainte auprès de l’Organisation internationale du Travail contre le gouvernement du Québec. Le premier ministre a pris fait et cause pour l’entreprise propriété d’Alcoa et de Rio Tinto, ce qui est illégal selon le droit international. Le conflit de travail est à l’origine un lockout imposé par les patrons. Contrairement à ce qu’a affirmé le premier ministre, les salaires ne représentent pas la pierre d’achoppement des négociations. Le syndicat craint que l’intervention de Legault nuise au rapport de force. Une telle démarche vient cependant confirmer une fois de plus que le gouvernement Legault en est un des patrons et des cadres supérieurs. C’et un devoir de solidarité d’appuyer les salarié.e.s en conflit dans ce qui est en train de devenir un des plus importants conflits syndicaux des dernières années.
La FTQ poursuit sa tournée régionale dans le thème de la transition énergétique en publiant des portraits régionaux avec enjeux et défis pour réussir le dépassement de la situation à l’origine des dérèglements climatiques. C’est la région de la Capitale-nationale qui fait l’objet d’une publication. Si les conclusions de la centrale syndicale demeure dans le cadre du capitalisme vert, les portraits donnent une bonne idée de la situation à partir de laquelle il faut travailler.
Arij Riahi revient sur la polémique entourant l’utilisation du terme « génocide » dans le rapport sur les Femmes autochtones disparues ou assassinées. L’auteur souhaite éviter de se laisser distraire par les montées aux barricades pour plutôt se documenter sur ce que fait vraiment le rapport. À propos du vécu des femmes autochtones aujourd’hui. Sur ce que signifie le terme juridique « génocide ». Et il voit dans ce rapport un pavé dans la marre du déni. « Il me semble que nous perdons beaucoup de nuances et d’introspection à vouloir comparer les génocides pour mieux démontrer qu’il n’y a pas de génocide » affirme t-il. Il suggère de voir dans ce rapport une « occasion de se poser de sérieuses questions sur la sécurité des femmes et des filles autochtones et de s’engager dans un autre virage pour éviter la falaise ».
Sur la scène internatonale
Aux États-Unis les attaques contre le droit à l’avortement se multiplient. Dans une entrevue, traduite par Alexandra Cyr, Alexa Kolbi-Molinas, avocate de haut niveau au Reproductive Freedom Project de L’American Civil Liberty Union explique la signification de ces décisions de la Cour Suprême et des menaces grandissantes contre l’arrêt Roe vs Wade. Elle afirme : « Ce qui se passe cette année est très sûrement une action nationale et concertée de la part de politiciens.ne.s qui se sentent renforcés.e.s par le programme du Président Trump contre l’avortement, pour en faire un enjeu immédiat et s’attaquer directement à Roe vs Wade avec des lois bannissant l’avortement ». Une entrevue qu en dit lors sur la profondeur de ces attaques contre le libre-choix des femmes.
lutte du peuple soudanais pour sa libération continue
Soudan. La campagne de « désobéissance civile »-
Au Soudan, après le massacre du sit-in il y a quasiment une semaine (3 juin), la coalition civile a organisé dimanche 10 juin une campagne nationale de « désobéissance civile ». Une action lancée par l’Association des professionnels qui accuse les putschistes au pouvoir d’être responsables du bain de sang du 3 juin et de la répression qui s’est poursuivie les jours suivants. Pour protester, les leaders ont appelé à la grève et à la reprise des barricades. Des violences avec les forces de l’ordre ont fait au moins quatre morts.
États-Unis et le socialisme
Tandis que le spectre de la guerre civile hante les Etats-Unis,Bernie Sanders et ses socialistes partent à l’assaut du pouvoir et du... ciel ! Yorgos Mitralias nous prévient : « L’idée reçue qui veut que les Américains soient imperméables au socialisme a manifestement la vie dure dans la gauche européenne. En effet, trois ans après que le socialiste indépendant Bernie Sanders eut fait un carton, à tel point que la direction du Parti démocrate fut obligée de recourir aux pires tricheries pour le priver de sa victoire sur Hillary Clinton et de la nomination du parti à la présidentielle de 2016, force est de constater que la gauche européenne – de toutes sensibilités – continue de rester impassible devant la percée toujours plus spectaculaire des idées socialistes aux États-Unis. » Il est plus que temps de comprendre que des bouleversements importants se préparent dans la gauche américaine.
Europe, un recul de la gauche
Aux dernières élections européennes, la gauche radicale a connu un recul important. Cette situation en France a ouvert un large débat sur sa reconstruction, De la France insoumise au PCF en passant par le Parti socialiste ou le Nouveau Parti Anticapitaliste, on s’interroge sur les initiatives à engager pour dépasser le désarroi actuel. Dans un entrevue à l’Humanité, Clémentine Autain affirme : « Nous avons besoin d’un nouvel imaginaire". Des militants de la France insoumise appelle leur organisation à repenser le fonctionnement de leur organisation. Christophe Aguiton affirme quela gauche n’a pas disparu dans ce pays et Raoul Marc Jenner dans la « Gauche où es-tu ? » apporte son explication sur une situation pour le moins calamiteuse.
Dans notre section sur l’Écosocialisme, nous publions une résolution de la Quatrième internationale ayant pour titre « La destruction capitaliste de l’environnement et l’alternative écosocialiste. » Le capitalisme vert et l’accord de Paris ne permettent pas de sortir de la destruction environnementale en général et du danger climato-négationniste en particulier. L’alternative ne peut venir que d’une politique mondiale qui satisfait les besoins humains réels, c’est-à-dire les besoins déterminés non par le biais du marché mais par une délibération démocratique, permettant aux populations de se réapproprier leur destin en se libérant de l’aliénation marchande et de casser la logique impersonnelle d’accumulation productiviste qui caractérise le capital. » Une longue résolution qui dresse un bilan de la situation climatique et présente une orientation programmatique et stratégique pour y faire face. À lire et à discuter.
Bonne lecture
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