Édition du 18 février 2025

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Planète

La nature nous interpelle

Un groupe international de scientifiques, dirigé par l’Université de Stanford, s’est mis au travail, il y a plusieurs mois, pour tenter de dresser une carte globale de la situation des écosystèmes de la Terre, sur trois questions considérées comme fondamentales pour les 7,3 milliards de vies humaines qui l’habitent.

tiré de NPA 29

Ses bienfaits diminuent par manque de protection

Le défi était ambitieux car, malgré de nombreuses études partielles, l’utilisation de techniques de « données volumineuses » pour la planète entière et la réalisation de futurs modèles ont nécessi-té des efforts supplémentaires.

Plus précisément, il s’agissait de savoir si, dans les décennies à venir, la Terre serait en mesure de nous fournir tout ce dont nous avons besoin… car à continuer ainsi, le résultat ne pourrait être que désastreux : en 2050, plus de 5 milliards de personnes, soit plus de 50% de la popula-tion humaine, vivront dans des zones exposées au risque maximal de contamination de l’eau, des tempêtes côtières et des pertes de récoltes. Une étude publiée il y a quelques jours dans la revue Science.

D’une manière ou d’une autre, personne ne pourra échapper aux mauvais traitements de la nature mais ils soulignent que les zones les plus vulnérables selon leurs données seront l’Afrique et l’Asie du Sud. Il est évident que plus les ressources de la nature diminuent et plus sa capacité de renouvellement diminue. Il est également vrai que dans les pays développés, nous couvrons une partie de nos déficits en prélevant des ressources dans d’autres pays.

Le chercheur basque Unai Pascual, du Centre basque pour le changement climatique BC3, l’un des 20 signataires de l’ouvrage, explique que l’objectif était de lier la nature au bien-être humain : « Nous voulions voir où se trouvaient les plus grands déficits dans les trois domaines fondamen-taux que sont l’eau, les pollinisateurs et la détérioration des côtes, la protection contre l’élévation du niveau de la mer due au changement climatique…

Par exemple, comment une zone humide située près d’une ferme absorbe l’excès d’engrais ; comment les mangroves, les récifs coralliens et les marais protègent les populations contre les tempêtes ou comment un habitat pour les abeilles près des cultures permet la pollinisation. Cette « fine » échelle nécessitait des capacités de calcul de données volumineuses, partant du principe que si la nature n’est pas mieux connue, il sera impossible de savoir comment sa dégradation nous affecte.

Ce qui semble clair, c’est que protéger la nature apportera des avantages aux populations, là où les contributions les plus importantes à sa protection ont été effectives. Il faudrait donc restaurer les écosystèmes pour la rendre la vie possible.

Si nous continuons sans investir, ils indiquent que dans 30 ans, 4,5 milliards de personnes auront de l’eau polluée, 5 milliards pourraient perdre leurs cultures par manque de pollinisation (les deux cas se situent principalement en Afrique et en Asie du Sud) et plus de 500 millions du monde entier seront exposés au risque côtier en raison de la montée du niveau de la mer.

En fait, la cartographie montre qu’il existe des domaines dans lesquels nous devrions déjà investir pour éviter ce fossé entre la nature et l’humanité, tels le bassin du Gange, la Chine orientale ou de petites régions de l’Afrique subsaharienne. Ailleurs, disent-ils, nous devrons nous concentrer sur la réduction de nos besoins.

Bref, la science comme source d’information pour des décisions qui dépendent de la politique. Les scientifiques concluent que le changement systémique doit être compris globalement, que nous devons être socialement conscients de ce que la nature nous donne car plus nous investirons dans sa protection, plus nous en retirerons d’avantages pour ceux qui en ont le plus besoin.

« Révéler les contributions de la nature aux populations, dans des termes accessibles, est une étape essentielle pour éviter les pires scénarios et transformer le monde afin que les hommes et la nature s’épanouissent », concluent-ils.

Rosa M. Tristán 26 octobre 2019

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