Dans les pays du Sud avancés dans l’industrialisation les segments du système mondialisé délocalisés, contrôlés par le capital des monopoles financiarisés de la triade impérialiste (Etats-Unis, Europe occidentale et centrale, Japon), réduits au statut de sous-traitants, offrent le moyen majeur par lequel une masse grandissante de la valeur générée dans les économies locales dépendantes est transformée en rente des monopoles impérialistes.
Dans de nombreux pays du Sud, les modes d’exploitation prennent également la forme du pillage brutal des ressources naturelles (hydrocarbures, minerais, terres agricoles, ressources en eau et en soleil) d’une part, celle de la mise en œuvre de razzias financières qui s’emparent de l’épargne nationale des pays en question d’autre part.
La contrainte d’assurer en priorité le service de la dette extérieure constitue le moyen par lequel ces razzias opèrent. Le déficit structurel des finances publiques de ces pays offre l’occasion aux monopoles impérialistes de placer fructueusement leurs excédents financiers grandissants produits par la crise du système impérialiste mondialisé et financiarisé, en contraignant les pays du Sud à s’endetter dans des conditions léonines.
Les pays du Sud n’ont qu’une seule réponse à donner au défi constitué par la razzia financière permanente à laquelle ils sont soumis : l’annulation pure et simple de la dette léonine, au motif, parfaitement légitime, que celle-ci est le résultat de la mise en œuvre des politiques néolibérales qui leur sont imposées. On se souviendra que dans les années 1920 le service de la dette de guerre de l’Allemagne, qui aurait absorbé moins de 8% des exportations de ce grand pays industriel, a été jugée « insupportable ». Mais aujourd’hui on exige d’un pays du Sud quelconque qu’il affecte 50% ou plus de ses recettes d’exportation au service de la dette extérieure !
La razzia financière exerce ses effets destructeurs tout également dans les centres impérialistes. La croissance continue du volume de la dette publique par rapport au PIB est activement recherchée et soutenue par le capital financier national et international dont elle permet le placement fructueux des excédents. Le service de la dette publique contractée auprès du marché financier privé donne l’occasion d’une ponction opérée sur les revenus des travailleurs imposés, permettant ainsi la croissance de la rente des monopoles. Elle alimente ainsi la croissance continue de l’inégalité dans la répartition des revenus et des richesses. Le discours officiel qui prétend déployer des politiques destinées à réduire la dette est parfaitement mensonger : leur objectif est en réalité l’augmentation et non la réduction de la dette.