Les inégalités sociales sont populaires ces derniers temps. Tant le Fonds monétaire international (FMI) que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) se sont attardés à la question, mais personne ne s’attendait à ce constat alarmant auquel arrive l’agence spatiale américaine.
Les inégalités, signe de déclin
Les chercheurs de la NASA ont mis la surexploitation chronique des ressources de la Terre et l’accroissement des inégalités au banc des accusés. Ces deux phénomènes mis ensemble entraîneraient à moyen ou à long terme l’effondrement de notre civilisation.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié d’autres civilisations ayant connu un destin tragique et les causes les ayant menés à leur perte. La surexploitation des ressources disponibles et les écarts de richesses ont, au cours des 5 000 dernières années, été des facteurs déterminants du déclin des civilisations.
Du fait de leur éloignement des conséquences de la surexploitation des ressources, les élites possédantes de plus en plus déconnectées du reste de la population tardent à agir sur les sources des problèmes environnementaux.
Accroissement de la pauvreté
L’OCDE a d’ailleurs fait ressortir des signes probants de l’accroissement de la pauvreté extrême dans des pays qui sont pourtant considérés comme riches. Elle nous apprend que durant la dernière crise économique, les ménages pauvres ont vu leurs revenus diminuer plus fortement, en proportion, que ceux des ménages aisés et ont moins profité de la reprise.
On apprend même que la proportion de gens déclarant ne pas avoir eu, au cours des 12 derniers mois, les moyens d’acheter suffisamment de nourriture pour répondre aux besoins de leur famille est passée de 8,2 à 11,5 % au Canada. Ce dernier est pourtant réputé comme étant plus égalitaire que d’autres pays. Plusieurs décisions récentes du gouvernement Harper, comme le fractionnement du revenu, auront pour effet d’accroître encore plus les inégalités, car elles profiteront davantage aux plus riches, tout en privant les coffres publics d’argent dont ils auraient bien besoin.
Des compressions nuisibles
Les États ont fait ce qui était en leur pouvoir pour aider leur population grâce à leurs filets de sécurité sociale, mais la pression pour réduire les déficits aura eu raison de cette volonté de protéger la population des contrecoups des crises économiques. Cette pression est cependant loin d’être une bonne idée !
La stagnation du marché de l’emploi n’est pas un bon contexte pour réduire les budgets de l’assurance-emploi, de l’aide sociale ou des programmes de formation professionnelle. L’OCDE déconseille les compressions généralisées dans les programmes de santé, d’aide aux familles et de logement. Un article du journal Le Devoir cite un passage important à propos de l’étude : « En réduisant les dépenses en faveur des investissements sociaux aujourd’hui, on pourrait nuire au développement des enfants à long terme et compromettre les chances d’emploi des individus et leurs perspectives de bien-être à l’avenir. » Il y a là matière à inspirer nos politiciens !
Tout comme la CSQ, l’OCDE s’inquiète de la réduction des dépenses en éducation en proportion du PIB dans la plupart de ses pays membres. « Cette baisse, note-t-on, aura avant tout un impact sur les plus pauvres. » Elle risque, à terme, de réduire leurs chances de grimper dans l’échelle sociale.
Et les finances publiques dans tout ça ?
L’OCDE suggère que les gouvernements regardent du côté des revenus en élargissant leurs bases d’imposition, en réduisant leurs différentes taxes sur l’emploi et aussi en « ajustant leurs systèmes fiscaux afin de tenir compte de la montée des inégalités », afin d’assurer à tous une société plus juste et des chances de succès.
Quand les planètes s’alignent et qu’une agence spatiale, une organisation internationale et une organisation syndicale lancent le même message, il faudrait que nos politiciens s’en inspirent ! Faisons preuve de créativité et trouvons des revenus !
Références
L’humanité risque l’effondrement d’ici quelques décennies, prédit une nouvelle étude