Pas unE journaliste dans la salle !!!!!!!
Nous avons donc réfléchi ensemble, la quelque trentaine de femmes présentes et un homme !
La situation des femmes est encore gravement entachée d’inégalité lorsqu’elles arrivent à la retraite. La moyenne de leurs revenus ne représente que 65% de celle des hommes. Elles sont 53% contre 41% des hommes à avoir droit et recours au supplément du revenu garanti qui s’applique aux plus pauvres de 65 ans et plus ou à celles dont le conjoint atteint cet âge et ont 60 ans. Il y a encore 8% de femmes qui ne touchent que la pension de la sécurité de la vieillesse.
Les explications à cette situation sont connues et tiennent à deux éléments fondamentaux : l’inégalité des femmes face aux revenus tout au long de leur vie active et l’iniquité de notre structure pour assurer les revenus de retraite décents à tous et toutes.
Les revenus de retraite, dans notre pays dépendent plus des fonds de pension privés que des programmes publics, même si les revenus des personnes âgées sont constitués pour une large part de revenus de transferts, notamment du programme de la sécurité de la vieillesse. Travailler dans le secteur public ou dans une grande entreprise syndiquée est un facteur déterminant pour s’assurer d’une retraite convenable. Il y existe des régimes de retraite auxquels tous et toutes contribuent. Mais, même dans ces groupes, toutes les femmes n’y trouvent pas leur compte. Leurs salaires sont souvent moindres que celui de leurs confrères ; l’équité salariale ne donne pas encore tous ses fruits partout. Elles occupent plus d’emplois sous qualifiés que les hommes. Elles travaillent plus à temps partiel, elles sont plus vite mises à pied ou licenciées, donc ont des prestations de travail plus courtes et en plus, s’absentent pour leurs maternités. (Même s’il y a eu des corrections majeures à ce chapitre, les effets ne sont pas uniformes). La plupart des fonds de pension du secteur privé ne sont pas transférables : si vous changez d’employeur soit que vous perdez vos contributions soit que des conditions s’appliqueront pour que vous touchiez une rente à 65 ans en général.
Si vous vous retrouvez dans les petites et moyennes entreprises du secteur privé et/ou communautaire, ce qui est le lot d’une grande partie des femmes, les chances sont minimes qu’il y ait un fonds auquel contribuer.
Mais, épargnez mesdames !! C’est le message que le système nous assène.
1- Comment épargner pour la retraite quand les salaires sont ridiculement bas et que le chômage attend à la porte chaque jour ou presque. 2- Les outils d’épargne (REER et autres RVER) élaborés par les gouvernements et les entreprises du secteur de la finance pour favoriser ce type d’épargne, sont bien plus conçus pour les fins de profit de ces entreprises que pour les épargnantEs. Il est prouvé depuis longtemps que seuls les hauts salariés y contribuent. Certaines femmes de la même catégorie peuvent le faire mais la grande masse des travailleurs et travailleuses en est incapable. En plus, les frais d’administration de ces fonds peuvent gruger jusqu’à 37% de l’accumulation de l’épargne. Les faibles taux d’intérêt actuels font que leur rendement peut être nul voire négatif.
La coalition qui interpelle le gouvernement québécois à ce sujet, défend la bonification de la RRQ. Déjà, elle a l’avantage de concerner tous ceux et celles qui travaillent nonobstant le temps travaillé et les coupures dans les parcours professionnels. Elle verse ses bénéfices jusqu’à la mort, ce qui n’est pas le cas des autres formules. Elle permet d’exclure les années où les cotisations ont été plus faibles que la moyenne au cours de la carrière. Les femmes en profitent plus à cause de leurs arrêts pour fin de maternité et d’éducation des enfants. Elle offre une rente de conjoint survivant et d’orphelinE qui est versée avant la retraite et se poursuit au-delà. Les femmes sont les principales bénéficiaires de cette mesure dont les hommes profitent aussi. Et surtout, les rentes de la RRQ sont viagères c’est –à –dire qu’elles ne tiennent pas compte du sexe (principe d’égalité ici), ni des différences d’espérance de vie dans le calcul de la rente. Pour un même niveau de cotisation, la femme et l’homme recevront la même rente chaque année et cela toute la vie durant. Les autres fonds de pension versent des rentes annuelles plus faibles aux femmes parce qu’elles vivent plus longtemps en moyenne. Le gâteau est découpé en plus petites tranches.
En plus, il est généralement admis que la gestion de la RRQ est plus profitable que celle des autres véhicules d’épargne retraite. La force du nombre joue ici mais aussi la gestion prudente : il ne s’agit pas de faire des profits mais de faire profiter le contenu de notre bas de laine.
Cette coalition, sous le leadership de la FFQ demande donc,
1- Que le gouvernement Marois respecte son engagement d’améliorer le Régime des rentes du Québec. Pour cela il doit :
Passer par l’amélioration du Régime de pensions du Canada. Le ministre des finances, M. Marceau, doit joindre sa voix à celle des 7 autres provinces qui sont déjà en faveur de cette démarche. Une réunion des ministres des finances est prévue pour ce mois-ci ; il faut profiter de l’occasion. L’appui du Québec sera suffisant pour emporter la mise. Les modifications exigent l’approbation des 2/3 des provinces représentant les 2/3 de la population.
Le parlement fédéral doit ensuite adopter l’amendement.
Le cabinet des ministres du Québec doit ensuite adopter cet amendement comme les 7 autres provinces pour que la modification entre en vigueur.
Il ne restera plus qu’à harmoniser le Régime des rentes du Québec pour qu’il demeure comparable au Régime des pensions du Canada.
Il faut donc se mobiliser pour que l’Assemblée nationale adopte finalement ces transformations qui seront un élément de justice de plus en faveur des québécoises.