C’est avec consternation et irritation que la Fédération des femmes du Québec a appris que le Premier ministre Stephen Harper coprésidera une nouvelle commission des Nations unies vouée à la défense de la santé des femmes et des enfants. « Mettre Stephen Harper à la tête de cette commission revient au même que si Mgr Ouellet présidait un comité parlementaire fédéral sur le planning des naissances ! » s’exclame Madame Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec. Rappelons qu’en juin dernier, le gouvernement conservateur a refusé d’inclure les services d’avortement dans le plan du G20 concernant la santé maternelle et infantile, malgré de fortes pressions féministes et populaires.
Les conséquences meurtrières du refus de financer des services d’avortement et de planning familial
Plus tôt cette année, plusieurs groupes sociaux, dont la Fédération des femmes du Québec, ont rappelé au Premier ministre Harper les innombrables preuves scientifiques à l’effet que l’accès à des services d’avortement légaux et sécuritaires contribue à la santé des femmes et permet de sauver des vies. Les avortements non sécuritaires demeurent l’une des principales causes de mortalité maternelle dans les pays en développement. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 70 000 femmes meurent chaque année des suites d’avortement non sécuritaire et des millions d’autres en gardent des séquelles, souvent permanentes, pour ne pas parler des milliers d’enfants qui perdent leur mère.
Une commission très peu crédible
Avec cette commission, M. Harper affirme qu’il entend améliorer la santé des femmes et des enfants à la grandeur de la planète et qu’il déterminera les meilleurs moyens d’assurer le suivi des ressources et des dépenses dans le monde et dans chaque pays. « En connaissant les positions historiques et peu populaires de Stephen Harper sur la question de l’avortement et des services de planning familial, comment prendre au sérieux son travail au sein de cette commission ? » se demande Mme Conradi.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Parti conservateur en 2006, les attaques contre le droit à l’avortement se sont intensifiées. « Cinq projets de loi privés, en quatre ans, ont menacé le droit à l’avortement au Canada. Un a été battu en Chambre hier ! Il est très angoissant de voir Stephen Harper prendre les rennes d’une commission touchant le monde entier sur cette question. L’avenir du droit des femmes de choisir d’avoir ou non des enfants peut être fragilisé avec Stephen Harper à la tête de cette commission » conclut Mme Conradi.