« Cette position en faveur de la Charte de la laïcité québécoise est l’aboutissement d’une consultation menée au cours des dernières semaines auprès des syndicats de la CSQ et de leurs membres. La démarche permet de conclure qu’une majorité de nos membres approuve la Charte de la laïcité québécoise et se prononce pour l’interdiction du port des signes religieux ostentatoires par le personnel des organismes publics dans l’exercice de ses fonctions », explique la présidente de la CSQ, Louise Chabot.
Une consultation représentative et significative
Louise Chabot précise que près de 14 000 membres des syndicats de la CSQ ont participé à la consultation, ce qui constitue une proportion suffisamment significative pour exprimer la volonté générale de la Centrale et de ses membres. Pas moins de 69 % des répondantes et des répondants se sont prononcés en faveur de la Charte de la laïcité et de l’interdiction du port des signes religieux ostentatoires contre 29 % qui sont d’avis contraire, alors que seulement 2 % se sont abstenus de prendre position.
« En accordant leur appui à la Charte de la laïcité soumise par le gouvernement, nos membres prennent donc position en faveur de la neutralité de l’État, du principe de l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que de la nécessité de baliser afin d’encadrer les demandes d’accommodements pour motifs religieux », précise Louise Chabot.
Charte québécoise des droits et libertés de la personne
Déjà, en octobre dernier, les déléguées et délégués de la CSQ avaient adopté une série de recommandations liées au dossier de la Charte de la laïcité. Ainsi, on appuyait la volonté du gouvernement d’inscrire dans la Charte québécoise des droits et libertés de la personne, la règle de la neutralité de l’État sur le plan religieux et le caractère laïque de ses institutions. Même appui pour la volonté de définir les concepts d’accommodements et de contraintes excessives dans la Charte des droits et libertés de la personne, de façon à encadrer les demandes d’accommodements religieux et à renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes.
Autres résolutions adoptées
Parmi les autres résolutions adoptées par la CSQ, on demandait également :
Dans le cas où le port de signes religieux ostentatoires serait interdit pour les employés de la fonction publique, que cette règle soit aussi appliquée aux élus ;
D’abolir les subventions aux écoles privées confessionnelles, tout en s’assurant de l’intégration du personnel de ces écoles privées au réseau public d’éducation ;
De prévoir dans la loi que les services de l’État doivent être donnés et reçus à visage découvert ;
De baliser les demandes d’accommodements religieux et de prévoir une obligation pour les ministères, les organismes et les établissements de se doter de politiques de mise en œuvre ;
De retirer le crucifix du Salon bleu de l’Assemblée nationale et d’interdire aux assemblées des conseils municipaux et d’autres organismes créés par l’État toute manifestation de leur adhésion à une croyance religieuse par une prière ou autrement ;
Que les peuples autochtones soient exclus de l’application d’une éventuelle Charte.
Légitimité
La présidente de la CSQ termine en mentionnant que son organisation syndicale dispose donc de toute la légitimité démocratique nécessaire pour donner son appui au projet de Charte de la laïcité québécoise.