« Il y a vingt ans, nous étions près de 15 000 femmes devant l’Assemblée nationale à réclamer des mesures concrètes pour contrer la pauvreté. Cette manifestation de solidarité a eu des effets collectifs importants. Pensons notamment à la Loi sur l’équité salariale », remarque Louise Chabot.
Un moment historique fort
Pour la CSQ, il est primordial de souligner l’importance de ce mouvement de solidarité qui a su porter les revendications des femmes et ainsi corriger certaines inégalités. La marche « Du pain et des roses » a été plus qu’une manifestation féministe. Ce fut avant tout un mouvement social pour une société plus juste et plus égalitaire. Ce moment historique a permis au mouvement féministe de prendre toute sa place en plus de redonner le goût à la population de lutter contre les inégalités.
« La CSQ est née du courage et de l’engagement d’une institutrice, Laure Gaudreault, qui a tenu à faire reconnaitre le droit des femmes à un salaire décent. La marche "Du pain et des roses" a justement été l’expression de cet engagement et de cette détermination qui font du mouvement des femmes la force qu’il nous faut pour faire rempart aux politiques néo-libérales qui déferlent sur notre société aujourd’hui », souligne la leader syndicale.
Un exemple de solidarité à suivre
Alors que l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dévoile tout juste son analyse sur l’emploi, force est de constater que les femmes sont encore victimes des mesures d’austérité de nos gouvernements. En effet, selon les données de l’ISQ pour le mois de mai, il appert que la stabilité de l’emploi montre une baisse de l’emploi chez les femmes (-7 600) et une hausse chez les hommes (+ 5 500).
« Vingt ans plus tard, nous ne pouvons baisser les bras devant les politiques d’austérité du gouvernement libéral qui frappent majoritairement les femmes. On démantèle les services publics, on massacre notre filet social et on rapetisse l’État au détriment des femmes et des plus démunis. Il est impensable pour les femmes du Québec de voir diminuer la commission sur l’équité salariale par une fusion, diminuer les congés parentaux, sabrer dans l’éducation et le réseau de la santé et des services sociaux, augmenter les services de garde éducatifs publics, et j’en passe, sans réagir. J’appelle toutes les Québécoises à se lever à nouveau comme elles l’ont fait en 1995 pour préserver nos acquis et faire barrière aux politiques d’austérité. Nous en sommes capables. Nous l’avons maintes fois démontré », martèle Louise Chabot.