La mauvaise passe qui accouche d’un discours diffamatoire !
C’est tout sauf une lune de miel entre Paris et Alger, ces dernières heures. Pourquoi ces poussées de fièvre de la part d’Emmanuel Macron qui s’est arrogé le droit d’ingérence en clouant au pilori l’Etat algérien, dont le seul « tort » était de défendre sa souveraineté et de rappeler que la politique de la France, tantôt tutélaire, tantôt hégémonique, n’est plus de mise ? Ça sent la perte hémorragique d’influence sur la scène internationale, en particulier en Afrique, qui se traduit par des résolutions ineptes et vindicatives.
Aucun chef d’état français ne s’est livré à un tel dérapage tissé dans le caquetage hargneux, occasionnant une profonde crise diplomatique entre les deux pays (qui doivent bientôt commémorer les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie et son indépendance), condamnés à regarder leur passé comme une estafilade. Manifestant sa colère, ce dimanche, après les propos « irresponsables » d’Emmanuel Macron, l’Algérie interdit le survol de son territoire aux avions militaires français en partance pour la bande sahélo-sahélienne, et ce, après avoir rappelé son ambassadeur à Paris.
A l’origine de ce clash diplomatique qui fait, ici, les unes de tous les médias français, le propos mal venu et terriblement choquant du Président français : « Après son indépendance en 1962, l’Algérie s’est construite sur une rente mémorielle, entretenue par le système politico-militaire ».
Poussant la phraséologie pamphlétaire à son paroxysme, il s’acharne à claironner des brutalités à faire sortir les autorités algériennes de leurs gonds : « Une histoire officielle totalement réécrite par Alger, qui ne s’appuie pas sur des vérités, mais sur un discours qui repose sur une haine de la France ».
A se demander si ce ton acrimonieux ne cache pas des revers cuisants, passés et présents ?
Dernier exemple, l’échec de la diplomatie française dans la bande sahélo-saharienne qui manifestement, a cédé la place à des manœuvres politiques intempestives très abruptes : Réduction drastique des visas. Par deux pour l’Algérie et le Maroc, et 30 % pour la Tunisie.
L’Exécutif, par la voix de son porte-parole, Gabriel Attal, pointe du doigt la responsabilité des trois pays, qui n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que la France ne souhaite pas et ne peut pas garder.
Il y a indéniablement des causes à effet qui expliquent ce raidissement, cette brutalité de la diplomatie française, à savoir sa perte de vitesse, face à la montée en puissance de la Chine, la Russie (qui prend la main au Mali et en Afrique) et le lâchage étasunien, après le camouflet de la vente des sous-marins. Une disgrâce dure à digérer !
Omar HADDADOU De Paris
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