J’ai encore, très frais à l’esprit, ce congrès de 2014 au cours duquel nous avons adopté nos propositions pour de nouveaux modèles de soins, dont les petites maisons pour personnes âgées et les cliniques de proximités. Celles qui étaient présentes se souviendront d’ailleurs de cet invité surprise, un certain Alexandre Jardin, qui passait par là tout à fait par hasard et qui était venu saluer l’initiative de la FIQ, de passer à l’action et d’exercer un syndicalisme de propositions.
De ces propositions ont découlé plusieurs projets pilotes dont une étude réalisée en collaboration avec SABSA, une clinique située dans la basse-ville de Québec et administrée par des infirmières praticiennes spécialisées (IPS). C’était l’évidence même : En donnant aux professionnelles en soins une plus grande autonomie, autonomie pour laquelle elles ont d’ailleurs déjà été formées, on améliorait l’accessibilité aux soins tout en faisant économiser beaucoup d’argent au réseau de la santé. Les résultats de ce projet, financé par la FIQ, ont d’ailleurs été plus que concluants : l’efficacité était au rendez-vous, tout comme les économies, d’ailleurs. Mais rien n’y fit. Le ministre n’avait aucunement l’intention de maintenir ouverte cette clinique.
Il aura fallu attendre près d’un an avant que le ministre Barrette reconnaisse que la contribution et l’expertise des professionnelles en soins étaient une solution pour le réseau public de santé, qu’il accepte finalement d’intégrer les infirmières de SABSA dans le réseau public et qu’il accorde à SABSA un financement adéquat. Depuis, l’expérience de la clinique infirmière SABSA s’est répétée en Outaouais, où une IPS assure des soins de première ligne. Et une autre pourrait très bien voir le jour prochainement dans le nord de la Ville de Montréal.
Aujourd’hui force est de constater que l’idée d’une plus grande autonomie des professionnelles en soins fait son chemin, et la campagne de l’OIIQ est une façon de dire qu’il ne faut surtout pas ralentir la cadence. Espérons simplement que toute cette histoire connaîtra une fin plus heureuse que la Loi 90 qui a été adoptée en 2003, qui était censée élargir les champs de pratiques et qui n’est toujours pas appliquée.